«Le cinéma a de beaux jours devant lui», jure Iris Knobloch. Et, d’abord ceux du 16 au 27 mai, au Festival de Cannes. La nouvelle présidente de la grand messe du cinéma lançait la conférence de presse de sa 76e édition. La salle bleu nuit de l’UGC Normandy, à Paris, avait été rhabillée, par petites touches, aux couleurs du festival pour accueillir cette annonce de la sélection officielle (compétition officielle, hors compétition, un certain regard et Cannes Première) – les sélections parallèles seront connues la semaine prochaine.

Iris Knobloch a pris le relai cette année de Pierre Lescure, dont elle a rappelé «l’élégance et la passion». Entre les lieux communs d’usage, l’ancienne patronne de Warner Europe insiste sur le «pouvoir» du Festival. Notamment pour faire des entrées en salles, citant Sans filtre (palme d’or 2022) ou As Bestas (en sélection Cannes Première 2022). Et se réjouit que les plateformes de streaming aient, selon elle, pris la mesure de l’importance du passage en salles obscures.

Thierry Frémaux, l’inoxydable délégué général, prend ensuite le micro pour égrener les différentes sélections. Il a de bonnes nouvelles à nous annoncer. On entendra beaucoup parler italien sur la Croisette, Harrison Ford donnera un coup de fouet au Festival. Wes Anderson montera les marches du Palais avec à nouveau un casting prestigieux. Et l’Afrique n’aura jamais été aussi présente. La compétition officielle, confie-t-il, a été peaufinée jusque tard dans la nuit.

Au total, 19 films ont été sélectionnés. De nombreux cinéastes déjà palmés vont faire leur retour en compétition, dont le Britannique Ken Loach, le Turc Nuri Bilge Ceylan ou l’Italien Nanni Moretti. Ces films pourraient être rejoints par un vingtième, Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese, avec ses acteurs fétiches Leonardo DiCaprio et Robert de Niro. Il est pour l’instant prévu hors compétition mais le festival souhaiterait le voir concourir pour la palme d’or: «La demande a été faite» aux producteurs Paramount et Apple TV, «l’essentiel étant que nous ayons une réponse avant que le festival ne commence», a souligné Thierry Frémaux.

La compétition «mêle de jeunes cinéastes qui viennent rarement ou pour la première fois (à Cannes) avec des vétérans dont on connaît le nom, le travail et l’œuvre. En matière d’art, il n’y a pas de date de péremption pour les cinéastes ni pour les œuvres», a déclaré Thierry Frémaux.

Six réalisatrices en lice pour la palme d’or

«Six réalisatrices en compétition, c’est un nombre jamais atteint», a confirmé après la conférence de presse Frémaux aux journalistes. Parmi ces femmes, deux Françaises, les réalisatrices Catherine Breillat et Justine Triet. À noter également la présence d’une jeune cinéaste sénégalaise Ramata-Toulaye Sy, de la Tunisienne Kaouther Ben Hania et de l’Italienne Alice Rohrwacher. Le film qui ouvrira le festival, Jeanne du Barry (hors compétition), est également réalisé par la Française Maïwenn. Le sixième film de l’actrice et réalisatrice retrace la vie de la favorite du roi Louis XV, avec Johnny Depp et Benjamin Lavernhe.

La sélection officielle, qui compte les films en et hors compétition, présentés à Un Certain regard ou à des séances spéciales, est forte d’œuvres venues des Etats-Unis et d’Italie, avec dans les sections parallèles un film venu de Mongolie -une première dans l’histoire du festival. Cette 76e édition présidée par le réalisateur suédois Ruben Östlund. À 48 ans, il succède à l’acteur français Vincent Lindon, qui l’avait récompensé de la palme d’or en 2022 pour son film satirique Sans filtre. Il avait déjà reçu la récompense suprême en 2017 avec The Square.

Club zéro par Jessica Hausner

La zone d’intérêt par Jonathan Glazer

Feuilles mortes par Aki Kaurismaki

Les filles d’Olfa (Four daughters) par by Kaouther Ben Hania

Asteroid City par Wes Anderson

Anatomie d’une chute par Justine Triet

Monstre par Kore-Eda Hirokazu

Le soleil du futur de Nanni Moretti

La Chimère d’Alice Rohrwacher

Herbes sèches ustune (Les herbes sèches / About dry grasses) par Nuri Bilge Ceylan

L’été dernier par Catherine Breillat

La Passion de Dodin Bouffant par Tran Anh Hung

Kidnappé par Marco Bellocchio

Mai Décembre par Todd Haynes

Firebrand par Karim Aïnouz

Le vieux chêne par Ken Loach

Banel et Adama par Ramata-Toulaye Sy (Premier film)

Perfect Days par Wim Wenders

Jeunesse par Wang Bing

Film d’ouverture: Le règne animal, de Thomas Caillet avec Adèle Exarchopoulos et Paul Kircher

Les criminels de Rodrigo Moreno

Comment avoir des relations sexuelles de Molly Manning Walker Walker (premier film)

Goodbye Julia par Mohamed Kordofani (Premier film)

Crowrã (La Fleur Buriti) de João Salaviza et Renée Nader Messora

Simple comme Sylvain par Monia Chokri

Los Colonos (Les Colones / The Settlers) par Felipe GÁLVEZ (Premier film)

Omen de Baloji Tshiani (premier film)

The Breaking Ice par Anthony Chen.

Rosalie de Stéphanie Di Giusto

Le nouveau garçon par Warwick Thornton

Si seulement je pouvais hiberner par Zoljargal Purevdash (Premier film)

Sans espoir par Kim Chang-hoon (premier film)

Versets terrestres par Ali Asgari et Alireza Khatami

Rien à perdre, par Delphine Deloget (Premier film)

Les meutes par Kamal Lazraq (Premier film)

Portraits fantômes (Portraits fantômes/Pictures of Ghosts) de Kleber Mendonça Filho

Anselm (The rushing of time/Le bruit du temps, Anselm Kiefer) de Wim Wenders

Ville occupée par Steve Mcqueen

Homme de dos par Wang Bing

Le temps d’aimer par Katell Quillévéré

Fermer les yeux (Fermer les yeux) par Victor Erice

Bonnard, Pierre et Marthe, par Martin Provost

Omar la Fraise, par Elias Belkeddar

Kennedy par Anurag Kashyap

Acide par Just Philippot

Les tueurs de la lune fleurie par Martin Scorsese

L’Idole par Sam Levinson

Toile d’araignée par Kim Jee-woon

Indiana Jones et le cadran de la destinée (Indiana Jones and the Dial of Destiny) par James Mangold