Les beaux jours de l’été ne donneront pas cette année le sourire à la direction de l’Opéra de Lyon. Dans une mauvaise passe financière, l’établissement a annoncé vendredi la déprogrammation de plusieurs événements et sa fermeture exceptionnelle entre les 15 juillet et le 15 août prochains. Dans un communiqué, l’Opéra a annoncé devoir faire face à des «baisses de subventions», la «crise de l’énergie», l’«inflation» et à la «crise sociale liée à la réforme des retraites» qui a déjà conduit à l’annulation de plusieurs spectacles.

Compte tenu de ce contexte, le conseil d’administration du 12 avril a décidé l’annulation de plusieurs représentations à venir. La fermeture estivale d’un mois de l’établissement, «par mesure d’économie», vise ainsi à «limiter son déficit pour 2023 et ainsi de préserver sa prochaine saison 2023-2024».

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Ces «mesures budgétaires conjoncturelles» ont donc raison d’une journée portes ouvertes prévue initialement le 6 mai, de l’opéra On purge Bébé ! prévu initialement du 5 au 17 juin – qui sera reprogrammé ultérieurement -, ainsi que du Festival du Péristyle, prévu initialement du 22 juin au 5 août. «L’ensemble des autres spectacles et événements programmés sont maintenus, à l’Opéra de Lyon comme hors les murs ou en tournée», a ajouté la direction de l’Opéra.

Dans un entretien à l’AFP en mars dernier, le directeur de l’Opéra Richard Brunel avait pourtant assuré qu’il n’allait pas «être obligé, comme certains collègues, d’annuler, de renoncer», grâce à des «contorsions». Il confiait déjà avoir subi une succession de crises: «le Covid, l’inflation, la guerre en Ukraine», avec «ses conséquences énormes sur les liens avec la Russie sur le plan artistique» et sur les prix de l’énergie.

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Alors que la fréquentation n’a pas retrouvé le niveau global d’avant la crise sanitaire, l’Opéra a aussi subi ces dernières années deux coupes budgétaires de 500.000 euros. La première a été décidée en 2021 par la nouvelle équipe municipale écologiste, la seconde a été validée l’an passé par le conseil régional présidé par le Républicain Laurent Wauquiez. Selon son directeur, l’Opéra de Lyon est «le premier employeur culturel de la région», avec 361 postes et plus de 110 ETP pour les intermittents. Aucune suppression de poste n’est évoquée dans le communiqué de l’Opéra.

De l’Opéra de Tours à l’Opéra de Rouen, en passant par les institutions de Nancy, de Bordeaux ou encore de Rennes, de nombreux établissements d’art lyriques se sont retrouvés ces derniers mois dans l’obligation de couper dans leur programmation. En février, le ministère de la Culture a annoncé un soutien financier exceptionnel destiné à compenser les surcoûts dus à l’énergie.