Le prix à payer de notre consommation d’oxygène, indispensable à notre survie, est la production de substances agressives: appelées Espèces Réactives de l’Oxygène (ERO) ou radicaux libres. Notre mode de vie (tabagisme, alimentation pauvre en fruits et légumes ou trop riche en sucre, le manque d’exercice physique, d’exposition au soleil, pesticides et perturbateurs endocriniens) peut provoquer un excès dans la production de ces ERO. Lorsque l’on constate un déséquilibre entre espèces radicalaires et la présence d’antioxydants dans l’organisme (vitamines, oligo-éléments) on parle de stress oxydant. En théorie, chaque organe ou tissu peut donc devenir la cible d’un stress oxydant, ce qui peut entraîner l’apparition de diverses maladies. Il représente ainsi une composante majeure du développement de maladies dégénératives comme: l’Alzheimer, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les maladies chroniques inflammatoires …

Malgré son importance, il n’existe pas de prise en charge spécifique du stress oxydant en pratique courante. Analyser et rééquilibrer la balance rédox (antioxydant / pro-oxydant) nécessite un savoir-faire: il requiert un pré-analytique rigoureux, un choix pertinent des biomarqueurs et une bonne connaissance et expérience pour son interprétation. Enfin la prise en charge du patient doit se faire sur la durée pour adapter correctement la posologie en antioxydants. Le stress oxydant est donc complexe à traiter.

Dans le cas d’une maladie rare: la myopathie facio-scapulo-humérale (FSH) qui est une maladie neuromusculaire dégénérative, l’équipe Montpelliéraine du Pr. Dalila Laoudj-Chenivesse (Unité mixte PHYMEDEXP: INSERM, CNRS et Université de Montpellier) s’est penchée sur l’implication du stress oxydant chez ces patients. A l’issue d’une étude physiopathologique et d’un protocole de recherche clinique: Un arbre décisionnel en cours de brevet a pu être élaboré par l’équipe du Pr. Laoudj Chenivesse. La phase clinique ayant eu pour objectif d’évaluer les effets d’une supplémentation en antioxydants, adaptée aux analyses biologiques propres de chaque patient (sur la force des quadriceps) dans un parcours de soins (NCT02622438). Les données préliminaires montrent un effet bénéfique de cette supplémentation en antioxydants sur la force des patients atteints de FSHD (publication en cours).

Cette approche a permis de développer une expertise unique permettant d’adapter la posologie d’une supplémentation en antioxydants de façon personnalisée pour la FSHD et d’obtenir une phase de maturation de la SATT AxLR en 2020.

La start-up KONDREE dirigée par Claire Lefranc qui compte 5 associés, est ainsi une spin OFF qui va permettre d’industrialiser et valoriser ce savoir-faire en créant un nouveau parcours de soins du stress oxydant pour les patients FSH d’ici fin 2025, mi 2026. Celui-ci reposera sur l’usage d’un logiciel, dispositif médical qui permettra aux praticiens de santé (EU), d’accompagner les patients et d’ajuster la supplémentation en antioxydants en fonction de leurs besoins.

A défaut de traitement curatif de la pathologie (Myopathie FSH), la supplémentation en antioxydants est une avancée considérable pour les patients d’après les premiers retours et soins courants au CHU de Montpellier. Aussi, en attendant la mise sur le marché européen du logiciel, une consultation spécifique devrait voir le jour en région parisienne (vous pouvez contacter la société à ce sujet: https://kondree.com ).

La mise en place d’une telle méthodologie devrait servir de base à d’autres pathologies où le stress oxydant joue un rôle important et ouvrir pour ce faire de nouveaux partenariats recherche public/privé avec l’équipe scientifique FSH (en cours).

La société KONDREE a ainsi trois activités complémentaires: elle finance et monte en partenariat et collaboration avec des CHU Français et Européens des programmes de recherche clinique sur le stress oxydant (Le prochain concerne la fragilité et le vieillissement). A l’issue de cette phase clinique, KONDREE conçoit un dispositif médical numérique (CE) sur la base des résultats des études cliniques (arbres décisionnels). Enfin la société fait fabriquer à façon une gamme d’antioxydants sous la marque Ogynutrition: https://ogynutrition.com/ permettant de répondre très précisément aux dosages préconisés par le logiciel.