Le laboratoire danois Novo Nordisk a recommandé mercredi 6 décembre aux professionnels de santé en France de prescrire uniquement son antidiabétique Ozempic qu’aux patients déjà traités, de façon à leur assurer une continuité des soins, dans un contexte d’explosion de la demande mondiale.
Le laboratoire fait le choix de «réserver, dans cette période difficile où on n’arrive pas encore à répondre à la demande tellement elle est d’ampleur, les médicaments disponibles aux patients qui sont déjà sous traitement. D’où la volonté de ne plus commencer de nouvelles mises sous traitement, de manière temporaire», a indiqué une porte-parole.
L’Agence de sécurité du médicament (ANSM) a prévenu de son côté que des tensions d’approvisionnement étaient «attendues sur toute l’année 2024» pour Ozempic (dose d’initiation à 0,25 mg). Ce médicament rencontre un fort succès sur les réseaux sociaux pour sa propriété amaigrissante, ce qui a conduit à des ruptures de stocks, notamment en Australie. Il appartient à la famille des médicaments analogues au GLP-1, une hormone intestinale qui sécrète l’insuline et envoie au cerveau un signal de satiété.
«On fait face à une demande sans précédent dans la vie de l’entreprise», a insisté la porte-parole, répétant que personne ne pouvait anticiper un tel engouement. «Est-ce que c’est de l’usage détourné ou pas ?», s’interroge la porte-parole, se bornant à constater une «augmentation massive des prescriptions». «Quand le laboratoire aura reconstitué un stock suffisant, on pourra redémarrer les initiations de traitements», a indiqué à l’AFP Dr Isabelle Yoldjian, directrice médicale à l’ANSM.
» LIRE AUSSI – Sur TikTok, la folie de l’Ozempic, un antidiabétique détourné pour maigrir
En parallèle, Novo Nordisk a décidé de limiter la production de Victoza, un analogue GLP-1 de première génération, moins demandé que la deuxième génération dont fait partie Ozempic. Un arbitrage pris «de manière à améliorer la mise à disposition d’Ozempic», a expliqué la porte-parole. Selon l’ANSM, l’approvisionnement Victoza «sera réduit en ville au moins jusqu’à la fin du 2e trimestre 2024». Le laboratoire a multiplié ces derniers mois les annonces d’investissements sur l’ensemble de ses grands sites de production, dont celui de deux milliards d’euros à Chartres, mais l’effet ne sera pas immédiat.