Les maladies cardiovasculaires sont à l’origine de quatre décès sur dix en Europe, soit 10.000 décès par jour et 4 millions par an, rapporte mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), enjoignant les Européens à manger moins salé. «La mise en œuvre de politiques ciblées visant à réduire la consommation de sel de 25% pourrait permettre de sauver environ 900.000 vies dues aux maladies cardiovasculaires d’ici à 2030», a affirmé Hans Kluge, directeur régional de l’OMS Europe cité dans un communiqué du 15 mai.

Sur le Vieux continent, un adulte sur trois entre 30 et 79 ans souffre d’hypertension, et c’est souvent à cause de sa consommation de sel. Cinquante et un des 53 pays de la région ont une consommation quotidienne moyenne de sel supérieure au niveau maximum recommandé par l’OMS de cinq grammes (une cuillère à café), principalement à cause de la nourriture transformée et du grignotage.

Cette consommation suit un gradient moyen qui augmente de l’ouest européen vers l’est. Seuls Malte et Chypre se situent légèrement en dessous des 5 grammes recommandés tandis que les pays qui dépassent les 14 g sont tous à l’est de l’Europe (Kazakhstan en tête suivi de la Turquie). En France, la consommation est d’environ 8 g par jour quand nos voisins allemands dépassent les 10 g. Les Espagnols et les Italiens se situent entre les deux, à 9 g environ.

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«Une forte consommation de sel augmente la tension artérielle, qui est l’un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires telles que les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC)», a souligné l’OMS. Mais d’autres facteurs ne sont pas à négliger comme l’âge avancé, le bagage génétique, l’obésité et la surcharge pondérale, le manque d’activité physique, les consommations d’alcool et de tabac.

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La région Europe, délimitée par l’OMS entre le Groenland à l’Ouest et la Russie à l’Est, a la prévalence de pression artérielle la plus élevée au monde, avec près de 37%. La distribution de la prévalence suit un clivage géographique : la probabilité de mourir jeune (entre 30 et 69 ans) d’une maladie de ce type est presque cinq fois plus élevée en Europe orientale et en Asie centrale qu’en Europe occidentale. La France a un des taux les plus faibles en Europe autour de 30%. Elle se situe en tête des pays d’Europe avec l’Espagne, Malte et l’Allemagne. Néanmoins la Haute Autorité de Santé française rappelle qu’« environ 20 % des patients hypertendus en France ne sont pas traités et 50 % des patients hypertendus traités n’atteignent pas les objectifs de pression artérielle contrôlée ».

D’après l’OMS, les hommes de la région – qui s’étend jusqu’à l’Asie centrale – ont un risque plus que doublé de mourir d’une maladie cardiovasculaire que les femmes.