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Dossier | Réforme de l’enseignement du français | La génération TikTok se prononce

En entrant dans l’école secondaire publique Joseph-François-Perrault à Québec, un mur est consacré aux anciens élèves devenus célèbres. Des photos de vedettes qui parlent davantage aux parents (Robert Lepage, Guylaine Tremblay), mais aussi des plus contemporains, comme le chanteur Claude Bégin. Ici, la culture québécoise s’affiche, et des jeunes n’hésitent pas à utiliser leur heure de dîner pour débattre avec La Presse de l’avenir du programme de français.

Emy Fortin, 16 ans, partage : « J’aimerais lire plus de romans québécois, parce que Voltaire et tous ces livres-là, je trouve que ce n’est plus d’actualité. Ce sont des livres difficiles et ce n’est pas tout le monde à l’école qui aime beaucoup le français. »

Louvia Labarthe, 15 ans, contredit en affirmant : « Les messages restent souvent les mêmes à travers les générations d’auteurs, et c’est ça qui est intéressant de découvrir en lisant les classiques. »

Le gouvernement veut que le cours de français serve encore plus de lien de passage vers la culture québécoise et qu’on l’utilise davantage afin d’enseigner des choses plus techniques ou difficiles, comme la grammaire. Joseph Landry, 15 ans, soutient cette idée en disant : « C’est sûr que d’assimiler les règles, ça va nous aider dans le futur. La grammaire, on l’écrit, mais ça nous aide à mieux parler. »

Antonin Girard, 16 ans, exprime son inquiétude : « C’est dévastateur. Certains ne connaissent pas Félix Leclerc. Certains n’ont aucune référence à la culture québécoise. C’est que de l’américain. Ça fait un peu triste au cœur. »

Emy Fortin conclut en partageant ses sentiments mitigés : « Une bonne orthographe, une bonne diction, un beau langage, ça nous permet d’accéder aux sphères intellectuelles de la société, mais quand tu y penses, ce sont des outils de domination. Si tu ne les maîtrises pas, tu restes dans la classe ouvrière. Une société qui aurait une langue plus universelle serait une société plus égalitaire. »

Les jeunes de la génération TikTok expriment des opinions variées et profondes sur l’enseignement du français, mettant en lumière des enjeux cruciaux pour l’éducation et la culture québécoise.