Le 51e Festival international de la bande dessinée (FIBD), qui se tiendra à Angoulême du 25 au 28 janvier, s’inscrira dans la programmation du label «Olympiade culturelle», mêlant art et sport, lié à l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Quatre autres grands festivals, le Festival de Cannes (14-25 mai), le Festival d’Avignon (29 juin-21 juillet), Rock en Seine (21-25 août) et les Rencontres photographiques d’Arles (1er juillet-22 septembre) rejoignent également le label, a annoncé jeudi Dominique Hervieu, directrice de la culture de Paris 2024, à l’occasion de la conférence de presse du FIBD, au Comité d’Organisation des Jeux Olympiques, à Saint-Denis.
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Elle a souligné les «liens qui se tissent entre l’art et le sport, l’art et les valeurs olympiques» par le biais de cet ensemble de projets culturels engagés depuis 2022, jusqu’aux Jeux olympiques et paralympiques de l’été 2024. À cette occasion, la manifestation a participé à l’organisation de l’exposition L’Art de courir, au Château de Malbrouck (Moselle) du 13 octobre au 3 décembre puis du 16 janvier au 3 octobre 2024. Des œuvres inédites du dessinateur et illustrateur italien Lorenzo Mattotti y sont intégrées.
Après une année 2023 qui lui a permis de renouer avec son public, en baisse en 2022 et absent pour cause d’annulation en 2021, le FIBD mise une nouvelle fois sur l’univers du manga et renouvelle l’installation de Manga city, un espace dédié à l’art japonais, au cœur de la ville. Quatre expositions seront consacrées à des artistes japonais, parmi lesquels Moto Hagio, dont plus de 150 œuvres seront présentées au musée d’Angoulême, Hiroaki Samura et Shin’ichi Sakamoto, ainsi que le réalisateur de films d’animation Rintarô. Les mangakas Moto Hagio et Hiroaki Samura seront présents.
Riad Sattouf, lauréat du Grand Prix du Festival en 2023 se verra consacrer l’exposition, L’Arabe du futur, oeuvre-monde. Elle «met en scène et en vie les personnages, les lieux (Bretagne et Syrie essentiellement), les mœurs, les époques et les différences culturelles entre l’Occident et l’Orient méditerranéen qui parcourent les six tomes de la série» précise le communiqué de la manifestation. Une rétrospective où s’entremêlent originaux de la saga au succès planétaire achevée en décembre dernier, archives et objets personnels, confidences d’artistes, vidéos ou extraits sonores.
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Une exposition collective, clin d’œil à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, se tiendra à l’espace «Nouvelle création», qui remplace le pavillon «Jeunes talents». Intitulée «Ligne(s) de départ, Rien ne sert de courir ?», elle réunira des artistes autour de la question des lignes de départ et de la course athlétique. La dessinatrice Nine Antico sera à l’honneur avec l’exposition Chambre avec vue, dans laquelle 200 pièces (carnets, fanzines, archives personnelles, storyboards, etc.), dont une centaine d’originaux mettront en lumière toute l’étendue de son talent. Le scénariste Thierry Smolderen, lauréat 2022 du prestigieux prix Goscinny dévoilera son processus créatif dans Le scénario est un bricolage.
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Le festival a également dévoilé les 45 titres de la sélection officielle, qui une fois encore fait la part belle aux maisons indépendantes et à la bande dessinée japonaise. Parmi les titres élus, le quatrième tome du sombre et fascinant polar Saint-Elme , signé des talentueux Serge Lehman et Frederik Peeters ou le deuxième épisode de la balade tragicomique dans les territoires à l’abandon de l’ex-URSS au milieu des années 1990 imaginée par Pierre-Henry Gomont, Slava.
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Sans oublier la subtile parodie de la BD documentaire Creuser Voguer où Delphine Panique évoque les souffrances bien réelles des travailleuses précaires de notre époque. Côté comics, on se réjouit du titre The Nice House on the Lake tome 2 , le huis-clos horrifique orchestré par James Tynion IV, ou le onzième volet de la passionnante série Saga avec au scénario l’extraordinaire scénariste Brian K.Vaughan.
Parmi les autres révélations, le festival a dévoilé les trois affiches signées Riad Sattouf, Nine Antico et Hiroaki Samura ainsi que le Prix René Goscinny, consacrant un talent émergent et un scénariste confirmé. Cette année, il a distingué la chevronnée Julie Birmant pour Dali avant Gala et jeune Simon Boileau pour La Ride. Les deux récompenses seront remises pendant le festival.