Les nouveaux ensembles de logements sociaux bâtis à Montpellier doivent dorénavant obligatoirement intégrer une œuvre d’art originale, ont indiqué mercredi les responsables de cette ville en pleine expansion du sud de la France, dont ils veulent faire un «musée à ciel ouvert».

«Il s’agit d’une première en France, mais je pense que nous serons rapidement copiés», s’est réjoui lors de la présentation des premières œuvres sélectionnées Numa Hambursin, qui dirige le Copaqo, le comité chargé du «pilotage artistique» de l’initiative. Le Copaqo a été lancé par le groupe public Altémed à la demande de Michaël Delafosse, maire de la ville de Montpellier, candidate pour la Capitale européenne de la culture 2028.

En février 2022, lors de l’attribution de 100 lots pour la construction de 8.000 logements sociaux ou pour revenus moyens, une clause a été ajoutée au cahier des charges des promoteurs, ont rappelé les autorités. Cette clause précise que chaque promoteur doit désormais intégrer dans son projet une œuvre validée par le Copaqo, qu’il s’agisse d’une sculpture, de street art, d’une fresque ou d’une «installation», a précisé Numa Hambursin, à la tête du Mo.Co. (Montpellier contemporain), une institution réunissant l’école des Beaux-arts et les deux implantations du musée d’art contemporain de la ville.

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La création d’un comité de pilotage d’une vingtaine de membres permettra «d’éviter les erreurs manifestes d’attribution et que ce soit toujours les mêmes (…) sélectionnés», a précisé Numa Hambursin, qui sera entouré d’experts en art contemporain, d’architectes, d’urbanistes et de représentants du secteur immobilier.

Le budget alloué à chaque œuvre doit être d’au minimum 1% de la valeur de la charge foncière du lot (coût du terrain, viabilisation, etc.), avec un plancher minimum de 10.000 euros. Les œuvres resteront dans les collections publiques de la métropole. D’ici à 2026, une centaine d’œuvres, dont certaines seront visibles de l’espace public et d’autres installées dans les espaces communs des immeubles, devraient être validées et lancées, correspondant à un investissement de plusieurs centaines de millions d’euros.

«Actuellement, la vingtaine de projets validés vont de 15.000 à plus de 100.000 euros, avec une répartition équitable entre des œuvres proposées par des artistes jeunes et des talents confirmés, et entre ceux présents localement et ceux actifs au niveau national et international», a précisé le directeur du Mo.Co.

On peut citer une installation d’Elisa Fantozzi, faite d’une chaise longue à laquelle sont accrochés des ballons multicolores, qui sera installée aux abords d’un immeuble construit par les promoteurs Kaufman