D’une rive à l’autre de la Manche, le film Napoléon du réalisateur anglo-américain Ridley Scott a été diversement apprécié. Alors que celui-ci était au Royaume-Uni pour assurer la promotion de son long-métrage, avec Joaquin Phoenix et Vanessa Kirby dans les rôles vedette, le réalisateur de Gladiator, d’Alien ou encore de Blade Runner a été interrogé sur l’accueil plus frileux que lui réserve la presse française, alors que le film sera dans les salles de cinéma de l’Hexagone à partir de ce mercredi 22 novembre.
En effet, le film a suscité l’enthousiasme de la presse anglaise : le Guardian, qui lui décerne 5 étoiles, y voit une «charge de cavalerie outrageusement spectaculaire» et le Times salue un «film historique magistral», aussi «divertissant que réaliste».
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Mais comme le relève d’ailleurs la BBC, la presse française a été plus mitigée. De nombreuses erreurs ou libertés historiques ont été dénoncées, par exemple dans Le Point par l’historien Patrice Gueniffey, qui dénonce une interprétation anti-française et pro-britannique de l’histoire du célèbre empereur défait à Trafalgar par la Royal Navy. Il n’a pas non plus échappé à la BBC que Le Figaro a évoqué, de son côté, un film mettant en scène «Barbie et Ken sous l’Empire»…
Ces critiques n’ont pas été au goût de Ridley Scott, qui a raillé en réponse à ces remarques : «les Français ne s’aiment même pas eux-mêmes !», ajoutant toutefois que l’avant-première du film à Paris a, selon lui, suscité l’enthousiasme de la salle : «Lors de la projection à Paris, le public a adoré», s’est-il consolé.
À la BBC, Ridley Scott a encore répondu à d’autres questions désagréables. Est-il déçu de ne pas avoir reçu l’Oscar du meilleur réalisateur ? «Je m’en fiche», fait-il savoir aux journalistes. Et que penser des critiques répétées sur les infidélités de son film à la réalité historique ? «Vous voulez vraiment que je réponde ? Il ne vaut mieux pas, je vais être grossier !»