De nouveau en grève, quelques centaines de techniciens travaillant sur les tournages ou la post-production de séries et émissions se sont rassemblés vendredi à Paris pour réclamer «20% pour tous» de hausse des salaires, a constaté une journaliste de l’AFP. «Audiovisuel 20%, sinon rien sur vos écrans», pouvait-on lire sur une bannière tendue devant le siège de Mediawan, géant français de la production audiovisuelle où une délégation a été reçue. «C’est la première fois que je vois autant de monde mobilisé en vingt ans de carrière», témoigne Thomas (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille), monteur pour une société travaillant sur Top chef, le concours culinaire de M6. «Le déclencheur est l’inflation», souligne-t-il, sous une pancarte «Stopchef».

«Qui veut être mon associé pour 20%», demande Gaëlle (qui n’a pas souhaité non plus donner son nom de famille), en post-production sur l’émission éponyme, qui réclame que «les boîtes de production aillent toquer à la porte des chaînes».

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D’après le Spiac-CGT, 80 équipes de tournage et post-production ont acté des grèves et débrayages entre jeudi et vendredi, dont celles des séries Déter pour France Télévisions, Cimetière indien pour Canal ou de l’émission Vendredi, tout est permis pour TF1. Selon nos informations, ce mouvement impacte également certains tournages de films avec des journées de débrayages organisées par les intermittents.

Mais l’impact du mouvement, entamé début novembre à raison d’une ou deux journées par semaine, ne se fait pas sentir à ce stade sur les chaînes, les diffusions étant souvent lointaines. Les syndicats veulent passer à la vitesse supérieure et poussent désormais pour une grève reconductible. «La demande de hausse des salaires peut paraître exorbitante, mais c’est rattraper ce qui a été perdu», expose Dominique Robert, coprésident du Syndicat national des techniciens et travailleurs de la production cinématographique et de télévision (SNTPCT). Il n’y a pas eu de revalorisation des salaires minima depuis 2007, selon les organisations syndicales.

Côté employeurs, l’Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA) et le Syndicat des producteurs indépendants (SPI) ont assuré il y a dix jours qu’ils feraient le 5 décembre «une proposition d’augmentation des minima salariaux», après déjà deux coups de pouce début 2023.