Varnish La Piscine, un nom original qui ne vous dit peut-être rien. Pourtant, l’artiste de 29 ans est le petit protégé de Pedro Winter, ancien manager des Daft Punk et patron du label Ed Banger Records, avec qui le Suisse s’est engagé au printemps 2021. Deux ans plus tard, «Varnish» sort son tout premier projet sous le label Ed Banger (le quatrième de sa carrière) avec Ce Lac a du succès, un EP de 7 titres accompagné d’une mini-série publiée sur sa chaîne YouTube.
La musique de Varnish La Piscine est, à la première écoute, souvent étonnante. Grand curieux et étudiant assidu, il puise ses inspirations dans bon nombre de genres musicaux. Les débuts de la musique synthétique des années 1960, les bandes originales de films ou encore les accords de la bossa nova ont notamment façonné le groove si spécial du producteur suisse.
Ayant toujours baigné dans la culture hip-hop, Varnish s’est naturellement tourné vers le rap sans pour autant mettre de côté son goût pour les différents styles musicaux. Ce mélange d’influences a fait sa réputation. Pour beaucoup, il est l’un des artistes les plus doués de la scène francophone actuelle.
Varnish a également toujours clamé son amour pour la musique de Pharrell Williams, qui semble avoir totalement adhéré aux productions du Suisse. Les deux hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises lors de sessions studio à Paris et le nouveau directeur créatif de Louis Vuitton a même été aperçu avec le vinyle du rappeur suisse sous le coude, en début d’année.
Le Genevois est à un tournant de sa carrière. «Sold-Out !», (Complet !) s’exclame Varnish alors qu’il apparaît au milieu de la fumée devant les 950 personnes présentes à son concert mardi à La Cigale. Dans une scénographie «sauvage», qui rappelle les couvertures des albums d’Exotica (une autre de ses influences), Varnish livre spectacle d’une heure et demie, ponctué par les interventions de Makala et Snub, qui figurent sur son dernier EP.
Accompagné sur scène par le groupe suisse L’Éclair, Varnish La Piscine foulait pour la première fois la scène d’une salle parisienne pour un concert entièrement à son nom. Soirée de fête pour l’artiste et ses fans, même si certains semblent être restés sur leur faim. «Il a coupé certains bridges ! (ponts)», déplore l’un d’entre eux à la sortie du concert.
Varnish La Piscine est le dernier en date des artistes suisses à se lancer sur la scène rap francophone. Depuis le milieu des années 2010, les membres de la SuperWak Clique, collectif de rappeurs suisses dont Varnish fait partie, sont les têtes de pont de l’école helvète. Slimka, Di-Meh, Makala et son énergie débordante : chacun tente depuis de faire une place dans le paysage musical français déjà bien rempli. Makala et Varnish ont ainsi été programmés, cet été, sur trois festivals : Les Ardentes, We Love Green et Lolapalooza, une première pour les deux artistes.
Plus tôt dans l’année, Makala a fait salle pleine à l’Olympia, après deux concerts réussis à la Machine du Moulin Rouge. Au bout de deux heures de concert à haute intensité, toute la SuperWak Clique était montée sur scène pour cette soirée historique pour le rap suisse.