Avec 10 matchs au Stade de France, la Seine-Saint-Denis devrait être au cœur de la Coupe du monde 2023 qui se tiendra en France du 8 septembre au 28 octobre prochain. Voulant profiter de cet événement pour populariser le ballon ovale, le département francilien et France 2023 ont signé ce mercredi une convention pour favoriser le développement du rugby en Seine-Saint-Denis.

Si la Coupe du monde 2007, coorganisée par la France, avait servi de première impulsion au déploiement du rugby dans les quartiers défavorisés, les attentes pour l’édition 2023 sont encore supérieures. Pour faire du rugby un sport majeur en Seine-Saint-Denis, le conseil départemental, dirigé par Stéphane Troussel, n’a pas hésité à faire des investissements pour sensibiliser les jeunes au rugby. Avec cette convention et les actions lancées après l’appel à projet, l’objectif est de fidéliser les jeunes à la pratique du rugby.

Présent ce mercredi, Alexandre Martinez, le président par intérim de la Fédération française de rugby (FFR), a tenu à saluer les initiatives prises par le département. «Une des dimensions les plus importantes, c’est tout ce que cela va susciter autour (de la Coupe du monde). Et comme on le voit sur le terrain annexe, c’est tout ce que cette Coupe du monde peut apporter. Là on retrouve les vraies valeurs du rugby : l’inclusion, la solidarité, le respect, tout ce qui fait le rugby.»

Effectivement, avant le début de cette conférence de presse, étaient exposés, sur le terrain synthétique de Pantin, 3 des 20 projets mis en place pour sensibiliser les Séquanodionysiens au ballon ovale. Avec les « Extra Ordinaires », présentés comme «une fierté du département» par Jean-Luc Pussacq (président du Comité départemental de rugby de Seine-Saint-Denis), ce sont de toutes nouvelles règles qui permettent à des personnes handicapées physiques ou mentales de pratiquer le rugby aux côtés de joueurs «ordinaires». Un peu plus loin, ce sont les espoirs féminins du club de Patin qui s’entraînaient juste à côté d’une trentaine de U12 des clubs de Pantin et de Drancy.

Soutenue par l’USEP (Union sportive de l’enseignement du premier degré) et l’UNSS (Union nationale du sport scolaire), la Seine-Saint-Denis est fière de pouvoir s’appuyer sur les écoles, collèges et lycées du secteur pour encourager les jeunes à la pratique du rugby. Avec 90% des jeunes joueurs en provenance du milieu scolaire, les efforts effectués pour permettre la pratique dans les écoles semblent aujourd’hui porter leur fruit. Julie Rouzaud, dirigeante bénévole du club de Drancy, a quant à elle présenté un projet portant sur un tournoi scolaire entre élèves de CM2 et de 6e. «Il y a une nécessité de relancer l’activité physique de cette classe d’âge qui a déserté les clubs depuis le Covid. Ils ne vont pas bien physiquement et mentalement et il faut les accompagner», a-t-elle expliqué.

Ce projet sur la ville de Drancy devrait être accompagné de «séances de sensibilisations» à l’attention des jeunes mais aussi de leur famille et de leurs enseignants. L’objectif est de «faire rentrer le rugby dans leur quotidien et qu’au mois de septembre, toutes les familles soient devant leur télé pour soutenir l’équipe de France.» Stéphane Roussel a abondé dans le même sens en annonçant la distribution de 4.000 billets pour la Coupe du monde 2023 aux Séquanodionysiens. Une décision qui devrait elle aussi permettre au rugby d’entrer dans les foyers de Seine-Saint-Denis.

Avec une vision plus large, c’est enfin Jacques Rivoal qui a exposé les différentes initiatives proposées par France 2023, dont il est le président. Se réjouissant d’accueillir «une compétition exceptionnelle», il a reconnu la Seine-Saint-Denis comme un département exemplaire. Il a fait savoir qu’un tournoi des quartiers aurait lieu d’ici peu, pour permettre à 6.000 jeunes des quartiers défavorisés de pratiquer le rugby et, pour les meilleurs, de pouvoir assister à la petite finale de la Coupe du monde.

Surtout, la signature de cette convention a été l’occasion de reparler du projet du Stade Montbrand. Vendu comme un «centre d’excellence» ou l’«académie du rugby dans le 93» par Bertrand Kern, il doit représenter le symbole qu’en Seine-Saint-Denis, «il y a des possibilités de développement du rugby». Pour accueillir un maximum de jeunes et faire de ce centre un succès, les dirigeants concernés par le projet doivent être d’accord avec Alexandre Martinez. Pour plaire au plus grand nombre et donner une bonne image du rugby, le président de la FFR n’a qu’un souhait pour les Bleus : «Gagner la Coupe du monde.»