Pas de répit pour la Turquie qui a subi ce lundi une nouvelle réplique des séismes survenus le 6 février qui ont tué 44.374 personnes, et plus de 50.000 en comptant les victimes en Syrie. D’une magnitude de 5,6, la secousse a entraîné l’effondrement de 22 bâtiments dans la province de Malatya, située au sud-est du pays. Selon l’agence publique de gestion des catastrophes (AFAD), au moins un habitant est décédé et 110 autres ont été blessés. Depuis le début du mois, près de 10.000 répliques ont eu lieu dans cette région, l’une des plus soumises au monde à l’activité sismique.
La Banque mondiale a publié ce lundi les estimations financières des dommages matériels causés par les premiers tremblements de terre qu’elle estime à plus de 34,2 milliards de dollars. Cet aperçu des conséquences économiques, bien que temporaire, représente déjà 4% du PIB de la Turquie en 2021.
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«D’autres répliques sismiques viendront probablement encore majorer cette estimation», écrit la Banque mondiale qui décrit les séismes successifs comme «la plus grande catastrophe de ce type subie par le pays depuis plus de 80 ans». Le coût du relèvement et de la reconstruction sera quoi qu’il arrive bien plus onéreux «voire deux fois supérieur.»
Les dégâts les plus considérables ont été observés dans 11 provinces du sud de la Turquie, région qui concentre des taux de pauvreté parmi les plus importants du pays car elle accueille plus de 1,7 million de réfugiés syriens, soit la moitié de cette population réfugiée, depuis 2011, dans le pays. Les dommages directs sur les immeubles résidentiels représentent 53% du total des destructions (18 milliards de dollars); 28% (9,7 milliards de dollars) concernent des édifices non résidentiels, tels que des hôpitaux ou des écoles et 19% (6,4 milliards) sont relatifs aux infrastructures.
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Ces catastrophes naturelles amputeront le PIB turc d’au moins un demi point de croissance, prévue entre 3,5% et 4% cette année, selon Humberto Lopez, directeur de la Banque mondiale pour la Turquie. Un autre rapport distinct analysant les conséquences pour la Syrie devrait paraître mardi. Le pays, défiguré par 12 ans de conflit, devrait sans surprise souffrir très sévèrement. «La magnitude de l’impact sur la Syrie va être vraiment catastrophique», a alerté Anna Bjerde, vice-présidente du groupe de la Banque mondiale pour l’Europe et l’Asie centrale.