Invité du Grand Rendez-Vous CNEWS-Europe 1 – Les Échos ce dimanche, Geoffroy Roux de Bézieux a une nouvelle fois défendu le projet d’accord conclu le 10 février avec les syndicats, visant à simplifier et élargir le partage aux salariés des bénéfices, en particulier dans les petites entreprises.
«La première ministre m’a dit qu’elle allait reprendre l’accord si on parvenait à le conclure. Je compte bien que lundi, la convention Renaissance reprenne notre accord, clé en main. Tout détricotage serait un coup de poignard dans le dos des partenaires sociaux», a déclaré le président du Medef, en guise de mise en garde adressée au gouvernement. Des bruits de couloir ont particulièrement irrité le patron des patrons : «J’entends des députés qui disent que ça ne va pas assez loin : ça s’appelle un compromis. (…) On va continuer à discuter mais si on sait qu’il y aura une deuxième mi-temps c’est intolérable», prévient-il.
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Le président du Medef a aussi été longuement interpellé sur la réforme des retraites, dont l’examen s’est clos vendredi à l’Assemblée, sans que les députés aient pu voter le texte. «La stratégie d’obstruction de la Nupes et de la France insoumise n’est pas une bonne idée (…) ils donnent un spectacle qui est lamentable» a fustigé Geoffroy Roux de Bézieux. À ce titre il a également critiqué la position d’Aurélien Pradié, démis de son poste à la direction des Républicains : «Aurélien Pradié veut ajouter des dispositions compréhensibles individuellement mais il ne regarde pas l’addition finale. On peut augmenter les dépenses mais il faut alors de quoi augmenter les recettes (…) C’est une réforme comptable avant tout».
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Le représentant du Medef, qui récuse le titre de «partenaire» du gouvernement, reconnaît une réforme «pas très bien présentée» par l’exécutif. Concernant l’index seniors, censuré par l’Assemblée, il rappelle la position du Medef : «On n’est pas contre l’index, mais cette mesure doit donner lieu à une discussion dans les CSE. Donner une sanction à une entreprise, c’est absurde.»
Préoccupé par la baisse de la natalité, Geoffroy Roux de Bézieux est moins inquiet du prétendu déclin de la «valeur travail», chez les jeunes notamment : «les patrons de PME ne parlent pas de droit à la paresse, mais me rapportent des demandes d’augmentations. La réalité c’est qu’il y a des problèmes de pouvoir d’achat, des métiers pas assez payés.» Le président du Medef n’a pas hésité à adresser une petite pique à la députée écologistes Sandrine Rousseau, qui avait revendiqué, dans l’hémicycle, un «droit à la paresse» : «Je ne sais pas de quoi vit Sandrine Rousseau. Je crois savoir qu’elle vit de ses indemnités parlementaires, que nous payons tous.»