Christiane Lambert ne se range pas du côté des soutiens du «panier anti-inflation» du gouvernement. «Ce panier anti-inflation, qui est le dada de Bercy, est une très mauvaise nouvelle, ça va tirer les prix vers le bas», a accusé la présidente de la FNSEA ce lundi matin sur Franceinfo, redisant sa ferme opposition à ce dispositif sur lequel l’exécutif semble tergiverser.

Pour Christiane Lambert, le tel panier anti-inflation «dessert l’emploi en France» et «dessert l’économie française». «Je ne veux pas que l’agriculture vive le même syndrome que le textile», a-t-elle ajouté, c’est-à-dire qu’une majeure partie de la production soit délocalisée à l’étranger. Christiane Lambert, qui passera la main à la tête du premier syndicat agricole français en mars, a indiqué qu’elle allait s’entretenir avec Bruno Le Maire, sur ce sujet du panier anti-inflation, jeudi au Salon de l’Agriculture à Paris.

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Évoqué mi-janvier par Bruno Le Maire, ce panier devait contenir à l’origine une vingtaine de produits – à «des prix les plus bas possibles» – avant d’être élargi à une cinquantaine de références. Mais la semaine dernière, le même ministre de l’Économie a semble-t-il enterré le dispositif. «Je ne sais pas si ce sera un panier anti-inflation», a-t-il nuancé sur BFMTV lundi dernier. Et d’ajouter : «Ce sera ce que les distributeurs trouveront de plus utile et de plus efficace.» Deux jours plus tard pourtant, la ministre déléguée chargée notamment du Commerce Olivia Grégoire a affirmé à L’Opinion : «Nous n’abandonnons pas l’idée» du panier anti-inflation. Une solution face à la hausse des prix alimentaires doit être entérinée d’ici la mi-mars, a fait savoir le gouvernement.

À la place de ce dispositif, la patronne de la FNSEA propose un chèque alimentaire à destination des personnes «précaires, qui sont 5 millions en France aujourd’hui». Ce chèque, que le syndicat veut «durable», permettrait d’acheter par exemple des «fruits et légumes, de la viande, des produits frais». Une piste que l’exécutif a écartée jusqu’ici.

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