Les pieds dans les starting-blocks. À sept jours de l’entrée en vigueur du contrôle technique obligatoire pour les véhicules de catégorie L, soit les véhicules à moteur à deux ou trois roues et quadricycles à moteur, les professionnels du secteur passent les derniers coups de polish. «Nous sommes prêts», affirment d’une seule voix les membres de Mobilians au Figaro. Les représentants de l’organisation patronale spécialisée n’attendent que le top départ pour délivrer aux motards le précieux sésame.
Dès le 15 avril, «le maillage géographique sera tout à fait adéquat. Tous les départements seront couverts», assure Alexandra Herbel, présidente de la branche Contrôle technique de Mobilians (ex-Conseil national des professions de l’automobile). Première organisation professionnelle du secteur avec 180.000 entreprises, Mobilians représenterait 85% des contrôleurs techniques de l’Hexagone. Tous les utilisateurs devraient donc pouvoir trouver à proximité de chez eux un centre agréé par l’État. Un vrai tour de force, à en croire les patrons d’Autosur, Autosécurité, Motovision et autres centres de contrôles techniques, qui affirment avoir «formé plus de la moitié de leurs contrôleurs, soit 3500 personnes, en seulement trois mois».
Car les professionnels déjà agréés pour contrôler poids lourds et voitures classiques doivent recevoir une formation de 37 heures, dont sept exclusivement dédiées à la manipulation des véhicules, pour vérifier le bon état des scooters, motos, quads et autres voitures sans permis. «C’était un vrai défi que nous avons relevé et réussi. Mais cela reste un investissement, notamment de temps, que de former nos équipes à ces nouvelles méthodes de contrôles», poursuit Alexandra Herbel, «l’histoire nous dira si le jeu en vaut la chandelle».
À lire aussiVéhicules concernés, contenu, prix… Ce qu’il faut savoir sur le contrôle technique des deux-roues, obligatoire à partir du 15 avril
Pour l’heure, difficile de connaître l’état réel du parc roulant des véhicules L, faute de contrôle jusqu’ici. Notamment des véhicules sans permis, qui représentent «la grande inconnue», selon les professionnels du secteur, d’autant que ces véhicules «circulent en ville, et doivent respecter des distances de freinages très précises et donc être en parfait état». Alors même si des voix se sont élevées contre l’obligation de contrôle technique des deux-roues, les membres de Mobilians rappellent que «le contrôle technique est un outil de maintien en l’état d’un parc roulant. L’objectif de contrôle n’est pas de noter des défauts mais de s’assurer qu’il n’y en a pas».
Pour les contrôleurs techniques, l’instauration de cette nouvelle réglementation signifie l’ouverture d’un nouveau marché. Le parc de véhicules de catégorie L est estimé à quatre millions d’engins en circulation. À terme, ce seront près d’un million de contrôles techniques qui seront réalisés annuellement, contre vingt-cinq millions pour le parc VL. Voilà pourquoi les grands réseaux de Mobilians mais aussi les petites entreprises indépendantes, représentées par la Fédération Nationale de l’Automobile, se sont massivement formés à ces nouveaux contrôles pour recevoir le tampon de l’État.
À lire aussi«Ça va être l’enfer» : le contrôle technique des deux roues provoque l’inquiétude des centres agréés
Seulement, il ne s’agit pas là d’un certificat définitif rappelle Gérard Polo, président d’honneur de la FNA. «Dès l’année prochaine, de nouvelles obligations entreront en vigueur, notamment d’avoir un céléromètre et un sonomètre», précise-t-il. Ce sont des nouveaux matériels que les contrôleurs techniques n’utilisent pas pour les autres véhicules. Or sans ces gadgets dont seules se servent aujourd’hui les forces de l’ordre, impossible de décrocher l’agrément définitif. Résultat : «beaucoup de centres vont arrêter de contrôler les deux-roues l’année prochaine», estime l’ancien président de la FNA.