Les vagues passent et se ressemblent. De janvier à mars 2024, France Inter est restée largement la première radio de France, inscrivant un nouveau record historique à 7,18 millions d’auditeurs quotidiens, selon les chiffres de Médiamétrie publiés ce jeudi. La radio publique généraliste gagne 144.000 auditeurs quotidiens sur un an pour parvenir à une audience cumulée de 12,8% ( 0,2 point). « Les Français n’ont jamais été aussi nombreux à écouter France Inter. Aucune radio n’a tout simplement jamais rassemblé chaque jour autant de monde ces vingt dernières années», se félicite auprès du Figaro Adèle Van Reeth, directrice de France Inter.
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Au-delà de France Inter, la PDG de Radio France Sibyle Veil a salué les performances de l’ensemble des ondes du groupe public : «Les Français plébiscitent des médias qui cherchent à faire de la qualité, dans tous les domaines : sur l’info comme sur la culture. Nos auditeurs nous envoient le message de continuer à ne pas céder au buzz et aux caricatures», a-t-elle déclaré.
Dans le détail des radios du groupe, France Bleu progresse (2,775 millions d’auditeurs, 45.000 en un an), tout comme France Culture (1,918 million d’auditeurs, 245.000 en un an). Mais, malgré l’actualité internationale très chargée, Franceinfo recule avec 4,761 millions d’auditeurs, soit 165.000 de moins sur un an.
Tirée par la matinale de Nicolas Demorand, Léa Salamé et Sonia Devillers, Inter devance largement sa concurrente privée RTL, qui réunit 5,375 millions d’auditeurs, en recul de 233.000 sur un an. Dans le détail, notons que «L’invité de RTL matin», interview menée par Amandine Bégot chaque jour entre 7h45 et 8h, est en chute (-246.000 auditeurs sur un an ; -157.000 sur une vague).
Très loin derrière, à la 9e place, Europe 1, contrôlée par Vincent Bolloré, qui a entrepris de la rapprocher de CNews avec des programmes codiffusés, continue de se redresser, connaissant sa troisième hausse trimestrielle consécutive. La radio grignote 0,4 point à 4,3% de part d’audience. En moyenne, Europe 1 réunit 2,387 millions d’auditeurs quotidiens ( 223.000 sur un an). L’un des moteurs de cette croissance est Pascal Praud, débauché de RTL l’été dernier, sur ses tranches du matin et de la mi-journée.
«Pour la troisième fois consécutive, Europe 1 retrouve son public et réalise la plus forte progression du marché» en part d’audience, se réjouit Constance Benqué, présidente du groupe Lagardère News, auquel appartient la station. «Les efforts de stabilité de la grille sont en train de payer, avec tous les rendez-vous de la journée qui sont en hausse, ajoute-t-elle. Nous allons continuons à nous remettre sans cesse en question pour revenir encore plus sur le devant de la scène.»
La station passe devant RMC (groupe Altice) entre 7h et 9h. Sur RMC, «Apolline matin» a fédéré, en cette rentrée, une moyenne de 469.000 auditeurs entre 6h30 et 8h30. «Dans un contexte chahuté pour le média radio, RMC monte marche après marche, commente Karim Nedjari, directeur général de RMC. Avec une progression de 16.000 auditeurs en cumulé, et une part d’audience qui gagne 0,3%» Il souligne la très forte popularité de son programme l’After Foot de 22h à minuit auprès des 25-40 ans.
Globalement, le média radio souffre à nouveau, avec 38,73 millions de personnes branchées chaque jour, toutes ondes confondues. Soit un million d’auditeurs en moins sur un an. Sur le volet publicitaire en revanche, les stations de radio profitent de la grande foire aux promotions dans la communication des marques, face aux problèmes de pouvoirs d’achat des Français. Souvent perçue comme un média de proximité et de déstockage, la radio connaît une hausse de ses investissements publicitaires.