Les images venant de Corée du Nord sont toujours rares, et celles dévoilées par la BBC sud-coréenne ne donneront pas une image plus reluisante du régime de Kim Jong-un. Dans une vidéo d’une trentaine de secondes, on peut observer deux mineurs de 16 ans menottés devant un parterre d’étudiants, assis dans les gradins d’un stade en extérieur. Les centaines de jeunes ont le visage couvert d’un masque, ce qui suggère que la scène a eu lieu en 2022 lors de l’épidémie de coronavirus. On peut voir des policiers les réprimander au cours de procès public.

Leur tort ? Avoir regardé des films et des clips sud-coréens pendant plusieurs mois, ce qui est formellement interdit en Corée du Nord. «Ils ont été séduits par la culture étrangère… et ont fini par gâcher leur propre avenir», lance la voix off du document révélé par l’institut pour le développement du Sud et du Nord (SAND), qui s’occupe d’intégrer les transfuges du nord à la société sud-coréenne.

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Le régime de Kim Jong-un a promulgué une loi en 2020 «contre les pensées réactionnaires». Toute consommation ou visionnage de contenu étranger est interdite, la sanction pouvant aller jusqu’à la peine de mort. Jusque-là, les mineurs fautifs étaient punis via une peine de travaux forcés allant jusqu’à cinq ans.

Selon le narrateur de la vidéo, les deux jeunes hommes ont été condamnés par Pyongyang à 12 ans de travaux forcés. Le clip aurait été ensuite distribué en Corée du Nord, selon le think-tank SAND, à des fins d’éducation idéologique et pour enjoindre les citoyens à ne pas visionner des «enregistrements décadents».