Le jeu en valait la chandelle ! Tous les employés ne peuvent se targuer d’avoir à se partager une enveloppe de 100 millions d’euros. C’est pourtant le cas d’un millier de salariés actionnaires de La Redoute qui se répartiront la rondelette somme, soit 100.000 euros chacun en moyenne. Cette heureuse annonce est la conséquence directe de la reprise de l’entreprise de vente en ligne de prêt-à-porter par les Galeries Lafayette. Le groupe, qui détenait 51% des parts depuis 2018, a fini par acquérir en décembre dernier la totalité de La Redoute. Les 49% étaient jusque-là détenus par les deux dirigeants et les salariés actionnaires. La clé de cette réussite est notamment dans le calendrier de vente. En effet, comme la plupart des entreprises d’e-commerce, La Redoute a vu son chiffre d’affaires, et donc sa valeur et celle ses actions, exploser pendant la crise sanitaire. D’où de jolies retombées aujourd’hui.

À lire aussiLa Redoute met l’accent sur l’international pour doper ses ventes

L’histoire commence en 2013 lorsque La Redoute, alors détenue par Kering, est au bord de la faillite. Le groupe de François Pinault choisit de céder l’entreprise pour un euro symbolique à deux de ses dirigeants, Nathalie Balla et Eric Courteille. La décision devient effective en juin 2014. Avec l’aide d’Equalis Capital, un cabinet de conseil dans l’actionnariat salarié, les deux patrons ouvrent alors le capital de la société aux salariés. La Redoute entame alors sa transformation en 100% e-commerce. Près d’un millier d’entre eux se prêtent au jeu et investissent une mise de départ «symbolique», explique le communiqué d’Equalis Capital. Jean-Marc Pénélaud, directeur du service client de La Redoute, explique sur France 2 avoir investi 150 euros en 2014, et décrocher aujourd’hui plus de 100 000 euros. «La valeur de l’entreprise est redistribuée sur ceux qui ont construit cette réussite» se félicite-t-il.

À lire aussiL’actionnariat salarié a bondi en 2021 avec plus de 3,8 milliards d’euros souscrits

L’actionnariat salarié se développe peu à peu en France, surtout dans les grands groupes. Pour Equalis Capital, le cas de La Redoute est une «preuve, s’il en fallait, que l’actionnariat salarié figure parmi les plans d’épargne les plus rentables». Pour Marie-Noelle Auclair, directrice de l’actionnariat du groupe Eres spécialisé en épargne salariale, « dans le SBF 120, un salarié sur trois serait actionnaire de son entreprise, soit près de 3 millions de personnes». TotalEnergies annonçait en mai dernier l’élévation à 7.26% la participation des salariés au capital du groupe. Autre exemple, en janvier 2023, c’était au tour des salariés de Veolia de devenir le premier actionnaire du groupe, avec 6.5% du capital de la société.

À VOIR AUSSI – «2% de la richesse des 42 multimilliardaires français» éviterait deux années supplémentaires pour les salariés selon Oliver Faure