En l’espace de quelques années, les bazars discounts ont pris d’assaut les zones commerciales qui bordent grandes et moyennes villes dans l’Hexagone. Aktion, Gifi, NOZ, Stokomani, B

Si ce nom simple et ludique ne dit sans doute pas grand-chose aux Français, il est pourtant bien connu outre-Rhin, où TEDi est l’un des plus grands détaillants du marché discount. Créé à Dortmund par le géant de la distribution Tengelmann (Obi, Kik…), l’enseigne compte près de 2700 magasins en Allemagne et plusieurs centaines de succursales dans dix autres pays européens. La force de TEDi : proposer des milliers d’articles (hygiène, décoration, bricolage, jouets…), à un euro seulement. Un «one dollar store» à la sauce germanique, donc. Dans les rayons, les produits, pour la plupart Made in Asia, changent à toute vitesse, histoire de tenir en haleine les acheteurs.

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Si TEDi compte bien conquérir le marché français – une dizaine d’ouvertures supplémentaires est envisagée par l’entreprise d’ici 2024 dans l’Ouest et le Nord de la France – il devra composer avec de sérieux concurrents. À commencer par Aktion, élue troisième enseigne préférée des Français en 2022 par l’étude EY Parthénon. Avec dix ans d’activité en France et plus de 700 magasins répartis sur l’ensemble du territoire, la chaîne néerlandaise domine pour l’heure le marché discount hexagonal.

Mais le gâteau pourrait s’avérer assez copieux pour satisfaire les appétits des uns et des autres. Les discounteurs, dont le parc cumulé a plus que doublé en dix ans, sont les grands gagnants de la polarisation de la consommation, aussi appelée «effet sablier» : en haut, une tendance marquée à la premiumisation, en bas, une course effrénée aux petits prix. À l’heure où l’inflation contraint nombre de Français à de nouveaux arbitrages, le bas du sablier tire son épingle du jeu, fédérant bien au-delà des classes populaires.

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Si les discounteurs ne risquent pas de manquer de clients, ils pourraient en revanche manquer de marchandises. Comme Aktion, TEDi propose à la fois des produits issus de son propre sourcing et des articles de déstockage. C’est ce dernier type de denrée que se disputent âprement les acteurs. Avec la prolifération des bazars low-cost, les enseignes voient leurs opportunités d’achats se réduire comme peau de chagrin. Le pionnier des magasins français de déstockage NOZ en a déjà fait les frais, les difficultés d’approvisionnement l’obligeant à baisser le rideau d’une trentaine de ses magasins en France l’an dernier.

La concurrence est d’autant plus rude qu’elle ne se joue pas à l’échelle de quelques pays, mais à celle de l’Europe tout entière. En 2018, le discounter britannique B