Plan de sobriété, acte 2. Après avoir posé une première brique cet hiver, avec pour effet une baisse notable de la consommation énergétique, le gouvernement veut poursuivre sur sa lancée. L’exécutif lance ce mardi la deuxième étape du plan de sobriété annoncé en octobre dernier.
Agnès Pannier-Runacher «réunira à nouveau, avec chaque ministre concerné, l’ensemble des groupes de travail dans les prochaines semaines pour faire un point d’étape, afficher les indicateurs de suivi, lever les éventuels freins et voir comment aller plus loin encore», précise l’exécutif dans un communiqué. Premier groupe de travail à se rassembler, celui autour du sport. Réunion à laquelle participera logiquement la ministre des Sports et des Jeux Olympiques, Amélie Oudéa-Castéra.
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Ensuite, dans les prochaines semaines, les huit autres groupes de travail seront eux aussi de nouveau convoqués : État, entreprises et organisation du travail, établissements recevant du public et grandes surfaces commerciales, industrie, logement, transports, numérique et télécoms puis collectivités territoriales. Les dates précises des réunions n’ont pas encore été communiquées.
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L’objectif affiché pour l’exécutif est d’ «inscrire (la) baisse de consommation dans la durée». «Notre consommation de gaz et d’électricité a baissé de 12% entre octobre et décembre 2022», se félicite-t-il dans un communiqué, grâce à l’ «appel à la mobilisation générale» lancé en fin d’année dernière, «entendu par les grands acteurs (…) et par les Français». Selon les derniers chiffres de RTE, la baisse de la consommation électrique s’est élevée à 8,3% sur les quatre dernières semaines, par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019, hors crise sanitaire). Du côté du gaz, la France se situe à -12,8% sur la période allant du 1er août 2022 au 12 février 2023, comparée à la même période 2018-2019, selon GRTgaz.
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Cet «acte 2» du plan de sobriété énergétique était attendu. Au moment de présenter ce plan et son arsenal de mesures le 6 octobre dernier, Élisabeth Borne avait insisté sur leur aspect durable : «La baisse de la consommation d’énergie doit s’inscrire dans le temps long. Ce n’est pas un effet de mode, le temps d’un hiver. C’est une nouvelle manière de penser et d’agir», avait déclaré la première ministre. «Le combat ne s’arrêtera pas à l’hiver 2022-2023, avait abondé Agnès Pannier-Runacher. Nous devons le continuer, nous devons améliorer les mesures, nous devons les mesurer, (…) et c’est un travail des 30 ans qui viennent.»
L’objectif de court terme de ce plan de sobriété – une baisse de la consommation de 10% d’ici 2024 – étant en effet englobé dans un objectif de plus long terme, de chute de 40% de la consommation d’ici 2050. Un chiffre qui figure dans le rapport sur les futurs énergétiques 2050 de RTE. Une telle réduction est nécessaire, selon le gestionnaire, pour atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle.
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