Une cagnotte en ligne de soutien au gérant d’une boutique de chaussures Geox de Strasbourg (Bas-Rhin) menacé de mort après une altercation filmée avec une intérimaire portant le hijab (voile islamique) a déjà recueilli plus de 50.000 euros de dons. Lancée samedi par Jean Messiha sur la plateforme Gofundme, la cagnotte dépasse ce jeudi après-midi les 53.462 euros. Elle visait initialement 10.000 euros. L’objectif ? «Aider financièrement Nicolas qui est empêché de travailler et qui devra probablement faire face à des procédures judiciaires coûteuses».

Dans l’extrait diffusé sur les réseaux sociaux et devenu viral en fin de semaine dernière, le commerçant avait refusé de faire travailler une intérimaire qui ne voulait pas retirer son voile dans un enseigne Geox à Strasbourg. Accusé d’«islamophobie» et cible de plusieurs menaces, il a porté plainte jeudi dernier «contre X des chefs de diffamation, injure publique et appels téléphoniques malveillants».

Des appels à salir la réputation numérique de l’enseigne avaient aussi inondé les réseaux sociaux dont X, anciennement Twitter. Jeudi dernier, plusieurs internautes conseillaient publiquement de poster de faux avis sur la page Google de Geox Strasbourg. «N’hésitez pas à aller sur Google, Geox, Strasbourg, et laisser un très mauvais avis. Ça leur fera les pieds à ces racistes», note un utilisateur de X. «Google Geox Strasbourg… Laisser leur des avis bien dégueulasse. Boycott», écrit un autre. «Geox ca va aller mettre des sales avis», peut-on aussi lire. Ou encore «Tenez les gars mettez le maximum d’avis négatif !!». Des propos suivis de menaces de morts. Au point que Jean Messiha parle de «torrent d’insultes haineuses et racistes ainsi que des menaces de mort » .

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En juin dernier, l’éphémère porte-parole de la campagne d’Éric Zemmour s’était déjà illustré en lançant une cagnotte en soutien au policier auteur du tir mortel sur Nahel. Jean Messiha avait alors levé plus de 1,6 million d’euros. L’ancien haut fonctionnaire avait été convoqué pour une audition de suspect libre dans cette enquête ouverte pour escroquerie par le parquet de Paris et confiée à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA). La famille de Nahel avait déposé plainte notamment pour escroquerie en bande organisée, dénonçant des «manoeuvres frauduleuses» et des «mensonges» visant à «tromper» les donateurs pour récolter des fonds.