Quatorze aéroports français ont reçu jeudi matin de nouvelles menaces d’attentats et «a minima 8 aéroports» ont procédé à des évacuations face à ces alertes à la bombe, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier. Mercredi déjà, la plupart des grands aéroports français, à l’exception des deux parisiens, ont été temporairement évacués après des menaces, conduisant à l’annulation de 130 vols et à d’innombrables retards. Ces alertes se multiplient depuis plusieurs jours en France, notamment depuis l’attaque qui a coûté la vie à l’enseignant Dominique Bernard à Arras (Pas-de-Calais).

Jeudi, les évacuations ont concerné selon une source proche du dossier les aéroports de Brest (Finistère), Carcassonne (Aude), Rennes (Ille-et-Vilaine), Tarbes (Hautes-Pyrénées), Bordeaux-Mérignac (Gironde), Béziers (Hérault), Montpellier (Hérault) et Nantes (Loire-Atlantique). Contactée par l’AFP, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) confirme que «plusieurs aéroports nationaux, dont celui de Nantes, ont reçu ce matin des menaces d’attentat», sans pour autant donner de chiffre ni de nom, face à une situation fluctuante.

Certains aéroports ont eux-mêmes communiqué sur le sujet. L’aéroport de Lille a indiqué en fin de matinée sur X (anciennement Twitter) procéder à une «évacuation suite à une alerte à la bombe», puis signalé une demi-heure plus tard la «fin de l’alerte», signant «la réouverture progressive de l’aéroport». L’aéroport de Beauvais (Oise), déjà évacué mercredi, l’a de nouveau été jeudi «suite à une menace anonyme reçue par plusieurs aéroports» dont cette installation spécialisée dans les vols low-cost, a indiqué le gestionnaire sur son site internet.

«L’aéroport de Nantes a de nouveau fait l’objet d’une menace d’alerte à la bombe ce jeudi matin, tout comme d’autres aéroports français», a indiqué l’aéroport à l’AFP. «En accord avec les services de l’État, l’aérogare est évacuée le temps de procéder aux contrôles nécessaires». Les aéroports de Tarbes-Lourdes et de Carcassonne ont confirmé à l’AFP avoir aussi été évacués, après de nouvelles alertes à la bombe.

L’aéroport de Béziers-Cap d’Agde est lui aussi concerné par une alerte à la bombe, a en outre indiqué à l’AFP la préfecture de l’Hérault, sans donner plus de détails. À Montpellier, une «alerte à la bombe» était en cours également, a indiqué en fin de matinée sur X le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch. «Evacuation et mise en sécurité des personnes, forces de l’ordre présentes sur site pour établir un périmètre de sécurité, démineurs déclenchés pour une levée de doutes», a ajouté François-Xavier Lauch sur le réseau social. «Cela n’a eu que peu d’impact sur les voyageurs, puisqu’un seul vol était prévu, pour Londres, en fin de matinée», a précisé à l’AFP le porte-parole de l’aéroport, Sylvain Jambon.

L’alerte à Bordeaux-Mérignac a été levée en début d’après-midi, «les activités de l’aéroport reprennent progressivement», a annoncé l’opérateur sur son site internet. «C’est un fort pouvoir de nuisance, mais bon, on prend zéro risque. Peu importe le niveau Vigipirate : on a des process en tant qu’établissement recevant du public, à partir du moment où il y a une alerte à la bombe, c’est évacuation totale, zéro risque», a expliqué à l’AFP Sophie Vergnères, porte-parole de l’installation.

Mercredi, «on a évacué pendant trois heures, avec une douzaine de vols annulés et une douzaine retardés», a-t-elle ajouté, sans être en mesure de chiffrer l’impact économique dans l’immédiat. Une source policière a indiqué à l’AFP que les aéroports de Nantes, Bordeaux, Lille, mais aussi Nice avaient reçu des menaces d’attentat par mail. Contacté par l’AFP, ce dernier aéroport a indiqué qu’aucune évacuation n’était en cours, contrairement à ce qui avait été indiqué par certains médias.

«Les fausses alertes organisées sont dangereuses et inacceptables. Elles sont lourdement sanctionnées : jusqu’à deux ans de prison et 30.000 euros d’amende», a souligné mercredi soir le ministre délégué aux Transports Clément Beaune sur X (ex-Twitter). «Chaque cas fait l’objet d’un dépôt de plainte par l’aéroport, comme je l’ai demandé à la DGAC. La justice est saisie», a-t-il prévenu.