Les couacs initiaux sont depuis longtemps oubliés. Lors du premier week-end de la Coupe du monde, le manque de tramways avait privé nombre de supporteurs du XV du Trèfle du coup d’envoi d’Irlande-Roumanie à Bordeaux. Et des milliers de supporteurs anglais et argentins s’étaient retrouvés bloqués à l’entrée du Stade-Vélodrome de Marseille, entre personnel insuffisant et guidage approximatif. Dès le lendemain, France 2023 et World Rugby avaient présenté leurs excuses et promis de remédier à ces ratés d’organisation. Promesse tenue.
Et place à une fête réussie, haute en couleur et en décibels. Des stades combles (près de 100 % de taux de remplissage pour déjà 1,8 million de spectateurs), un public convivial qui fraternise, s’amuse, s’enthousiasme. Des supporteurs expansifs, comme ceux des Bleus qui poussent le XV de France comme jamais, ou encore la Green Army venue d’Irlande. Jusqu’à 50.000 au Stade de France continuant à chanter bien après le coup de sifflet final. Zombie des Cranberries ou irty Old Town des Pogues résonnent encore dans les travées du Stade de France.
Un plaisir de communier qui se retrouve dans les dix rugby villages accueillant les passionnés les soirs de match. France 2023 en recense 1,16 million en cumulé sur les 40 matchs de la phase de poules. Avec des records: 140.000 au total lors du match d’ouverture entre la France et la Nouvelle-Zélande, obligeant les organisateurs à fermer les fans zones de Marseille et Lyon, jauges atteintes. On y vibre et on y rit. On y boit quelques bières en fraternisant, là aussi. Sans animosité. Sans l’angoisse des ultras qui pourrissent le football. Que ce soit là ou dans les stades, la féminisation et la présence de familles entières sont des indicateurs forts d’un public qui ne craint pas de dérapages. Autre bonne nouvelle pour France 2023, l’engouement touche également les jeunes, allant à l’encontre de l’image d’un public vieillissant. Le président de World Rugby, Bill Beaumont, a salué cette réussite, qui met en lumière «ce que l’amitié, la France et le rugby ont de meilleur».
L’organisateur se frotte également les mains concernant la vente de produits dérivés et de maillots. Les boutiques officielles sont prises d’assaut. La plus grande, place de la Concorde, annonce entre 5000 et 20.000 visiteurs quotidiens (dont 75 % d’étrangers). Et on a frôlé à plusieurs reprises la rupture de stock pour les maillots de la France et de… l’Afrique du Sud. Du côté de l’équipementier du XV de France, Le Coq Sportif, on affiche un grand sourire. Au rythme soutenu des ventes, 250.000 maillots des Bleus devraient s’écouler. Cinq fois plus qu’une année normale!
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Évidemment, cet immense succès populaire se retranscrit dans les audiences télévisées. World Rugby a annoncé, mardi, une audience cumulée totale de 164,5 millions de téléspectateurs sur les chaînes françaises. TF1 a déjà réalisé ses trois meilleurs scores de l’année 2023 avec France-All Blacks (15,4 millions), France-Italie (13 millions) et France-Uruguay (11,8 millions). Mais il n’y a pas que le XV de France qui cartonne. Irlande-Afrique du Sud a séduit 6,8 millions de téléspectateurs et Irlande-Écosse 5 millions. Les prime time font la course en tête, même quand ils ne sont pas diffusés par TF1 (qui a conservé 20 matchs, tous en soirée, revendant 10 rencontres à France Télévisions et 18 à M6). France 2 peut se réjouir des 10,7 millions de téléspectateurs pour France-Namibie et, dimanche, le dernier match de la phase de poules entre les Fidji et le Portugal a permis à M6 de terminer en tête des audiences, avec 3,6 millions.
Ces deux chaînes ne se plaignent pas non plus d’avoir acquis tous les matchs en journée pour des audiences entre 2 et 3,2 millions de téléspectateurs. Maintenant que la phase finale va débuter, TF1 (qui a revendu les deux quarts de finale de 17 heures, conservant les six autres rencontres jusqu’à la finale) espère voir le record de la Coupe du monde 2007 tomber (18,3 millions pour la demi-finale France-Angleterre). Dès dimanche soir pour France-Afrique du Sud?
