«Ce n’est pas moi qui compte, c’est l’école». Au cœur de la polémique depuis sa nomination au ministère de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, invitée de la matinale de France 2 ce mardi, a réitéré ses remords concernant ses propos sur la scolarisation de ses enfants dans le privé. Questionnée sur la scolarisation de ses trois fils à Stanislas, établissement privé et élitiste de la capitale, la nouvelle ministre avait expliqué la «frustration» de son mari et d’elle-même face aux «paquets d’heures non remplacées» quand leur fils aîné était scolarisé à l’école publique Littré, dans le 6e arrondissement. Des propos qui ont suscité l’ire de nombreux parents et professeurs du public.

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La nouvelle ministre, qui cumule la charge de l’Éducation nationale avec celle des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, a réitéré ses «excuses» envers les enseignants du public qu’elle a «blessés, heurtés». «Je les leur dois», a-t-elle affirmé. «Je me suis appuyée, avec une totale sincérité, sur le souvenir et le ressenti d’une expérience de maman d’il y a 15 ans. Maintenant, la parole d’une enseignante me donne tort. Dont acte». Dimanche soir, l’ex-enseignante du fils aîné de la ministre a affirmé dans Libération qu’elle n’avait pas été absente durant les quelques mois où le petit garçon était scolarisé à l’école Littré.

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«Je n’aurais pas dû tenir ces propos-là et je n’aurais pas dû nommer l’école Littré», s’est encore excusée «AOC», déclarant s’en être «expliquée avec l’équipe pédagogique» de l’établissement concerné lors d’une visite lundi. Reconnaissant s’être posé la question de la démission, la ministre a réitéré sa «détermination» pour «tracer la feuille de route établie par le président de la République» sur l’école.

La ministre a par ailleurs réfuté l’idée d’une «fuite massive» des élèves du public vers le privé, faisant valoir que la proportion des enfants dans le privé restait «stable» ces derrières années. «Il n’y a pas de séparatisme scolaire», a réfuté Amélie Oudéa-Castéra, préférant la formule d’une «pluralité de modèles» laissant le libre choix éducatif aux parents. «Les choix des familles doivent être respectés», a-t-elle insisté.

La ministre a également assuré qu’il n’y aurait pas de suppression de postes en 2024 dans l’Éducation nationale, rappelant que son prédécesseur au ministère Gabriel Attal avait annulé les mesures prévues à cet effet dans le budget de 2024.