Bientôt trois semaines depuis la mort du jeune Thomas, 16 ans, tué au couteau à la sortie d’un bal à Crépol, et Marie-Hélène Thoraval, invitée de l’émission «Points de Vue» (Le Figaro Live), ne décolère pas. Les agresseurs présumés sont originaires du quartier de la Monnaie, à Romans-sur-Isère (Drôme), dont elle est maire. «J’irai jusqu’au bout, c’est mon devoir d’élue de le dire. J’aurais pu faire le dos rond et attendre que ça passe sous le tapis, mais non», tonne l’édile, sans sourciller.

Marie-Hélène Thoraval revendique le soutien de ses administrés, lesquels «m’encouragent et saluent un courage qui ne m’a jamais fait défaut.» Celui d’alerter sur «l’insécurité, problématique que toutes les villes moyennes connaissent», et ce, malgré des menaces insistantes. Un homme, multirécidiviste, a d’ailleurs été condamné ce mercredi 6 décembre à huit mois de prison ferme pour «outrage par paroles ou menaces» et 1200 euros de dommages et intérêts à verser à la maire de Romans. Cela ne réfrène en aucun cas la détermination de Marie-Hélène Thoraval, qui abonde : «S’il faut un porte-parole, je veux bien l’être mais j’aimerais une réaction de la part du gouvernement.»

«Porte-parole», le mot semble choisi à dessein. Interrogée par Timothée Dhellemmes dans l’émission «Points de Vue», l’édile de la Drôme estime «dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas : il y a trop d’impunité. La réponse pénale n’est pas là lorsqu’il y a des délits. On est beaucoup trop laxiste avec la responsabilité parentale, avec les mineurs.» Ses administrés lui en parlent régulièrement et «l’on ne peut pas accepter que des pompiers ou des policiers soient caillassés. Quant aux rodéos urbains, depuis la mort de Nahel , il est très compliqué pour les forces de l’ordre d’intervenir sur des refus d’obtempérer. On a l’impression que la loi est plutôt faite pour les gens qui ennuient les autres que pour ceux qui sont ennuyés», soutient-elle, «pour le dire poliment».

Tout en insistant sur le fait qu’il y a «une minorité de délinquants» à la Monnaie, et qu’il n’est en aucun cas question de cibler un quartier, la maire DVD de Romans estime cependant que «pour certains délinquants, il va falloir penser à un grade au-dessus de la prison, pour les reciviliser.» Et d’ajouter que le «mot peut paraître fort mais je pense que Gérald Darmanin a eu la bonne analyse en parlant d’ensauvagement.»

Enfin, Marie-Hélène Thoraval confie avoir été «bouleversée» des témoignages selon lesquels les agresseurs auraient dit vouloir «planter des Blancs». Ceux qui «ont dit avoir entendu ça ont maintenu leurs témoignages», rappelle-t-elle, en même temps que le souhait des familles, celui de «considérer le caractère raciste de l’agression.»