C’est un vrai défi mais Yann Wehrling, président du parti «Ecologie positive», se dit prêt à la relever. Vice-président de la transition écologique au sein du conseil régional d’Île-de-France, ce proche de Valérie Pécresse a décidé de se lancer aux européennes sur le terrain de l’écologie non radicale. La campagne s’est amorcée cette semaine avec la présentation d’une liste de 11 noms et le chef de file doit débuter prochainement une tournée des régions.
Alors que le mouvement EELV est crédité de 6% à 9% des intentions de vote dans les sondages à six mois du scrutin européen, que peut espérer l’ex-secrétaire général des Verts passé par le MoDem ? « L’écologie se porte mal parce qu’elle ne donne plus envie, juge Yann Wehrling, nous voulons redonner envie en étant plus dans la proposition que dans la critique ». L’élu croit pouvoir gagner les électeurs qui fuient le radicalisme écologiste. «Quand la situation devient très grave, ce qui est le cas aujourd’hui, il est primordial de se mettre autour d’une table pour trouver des solutions. Hystériser c’est créer de l’angoisse, ciblant des coupables c’est fabriquer des blocages», accuse-t-il. Dénonçant une écologie en panne, voire en recul, il invite à changer de discours sur de nombreux sujets, y compris sur l’énergie. «Dire que le nucléaire n’a pas sa place n’est pas raisonnable. Il faut sortir des dogmes et s’inscrire dans le réel», soutient Yann Wehrling.
Chiffres de 2009 en tête (les 16% de Daniel Cohn-Bendit), il pense qu’une liste modérée, porteuse d’une vision pragmatique comparable à celle des Verts allemands, peut convaincre. «Notre slogan, c’est redonner envie», insiste l’élu régional, avant de rappeler que les questions climatiques et environnementales restent à un niveau très élevé parmi les attentes de Français.
La liste «Écologie positive et territoires» est une mosaïque de mouvements. Parmi ceux qui soutiennent la démarche on retrouve notamment l’ex-ministre de la Transition écologique Corine Lepage (Cap 21), le conseiller régional Paca Christophe Madrolle, le régionaliste Jean-Luc Davezac (Fédération des pays unis), Isabelle Jacono (France Écologie), Éric Lafond (100% Citoyens) et Aloïs Lang Rousseau (Les Universalistes). Pour Yann Wehrling, cet attelage est un gage de rassemblement pour tous les écologistes hors Nupes. «Nous avons décidé de nous retrouver car il y a une envie d’avoir des interlocuteurs avec lesquels il est possible de discuter, notamment dans les milieux économiques ».
Si l’Europe devait ouvrir des chantiers environnementaux dès demain, l’ex-ambassadeur du climat plaiderait pour un renforcement de la taxe carbone aux frontières européennes, élargie à la biodiversité. Il défendrait aussi l’idée d’une «vraie constitution européenne» appuyée sur quelques articles visibles consacrés au climat, à la biodiversité et au vivant. Enfin, Yann Wehrling proposerait un plan d’adaptation au changement climatique nourri de solutions fondées sur la nature. «Nous sommes prêts !», promet-il.