Avec une croissance nulle anticipée au premier trimestre, «la reprise se fait attendre» en France selon l’Insee, qui a en revanche relevé jeudi à 0,3% sa prévision de croissance pour le deuxième trimestre. «Au final, la progression de l’activité serait limitée au premier semestre», analyse l’Institut national de la statistique et des études économiques dans sa dernière note de conjoncture.

«Au premier trimestre, celle-ci resterait à l’arrêt» – alors que l’Insee tablait jusqu’ici sur une croissance de 0,2% -, mais elle «rebondirait ( 0,3% contre 0,2% attendus jusqu’ici)» au deuxième trimestre. «Les premières données disponibles pour janvier 2024», notamment en matière de production industrielle et de consommation des ménages, «sont mal orientées». La croissance est notamment «pénalisée par des arrêts ponctuels dans l’industrie, en particulier dans le raffinage et l’automobile», selon l’Insee. «La reprise se fait attendre», affirme l’institution, et «l’amélioration de la consommation ne se traduirait dans la croissance qu’au printemps».

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À mi-année, l’Insee table sur un acquis de croissance de 0,5%. Ce chiffre correspond à ce que serait la variation annuelle du PIB en 2024 si jamais la croissance s’avérait nulle aux troisième et quatrième trimestres. Le gouvernement table lui sur 1% de croissance sur l’année 2024, un objectif récemment revu à la baisse mais encore légèrement plus ambitieux que la prévision de la Banque de France (0,8%).

Bonne nouvelle cependant du côté des prix: «En France, l’épisode inflationniste s’estompe», affirme l’Insee. «L’indice des prix à la consommation est tombé à 2,9% sur un an en février 2024 (selon l’estimation provisoire, à confirmer vendredi) et ce reflux se poursuivrait à 2,6% en juin», se rapprochant donc de la cible de 2% d’inflation de la Banque centrale européenne (BCE).

«La composition de l’inflation a toutefois beaucoup changé», affirme l’Institut: «les prix alimentaires et des produits manufacturés tendent à se stabiliser et l’inflation est désormais majoritairement portée par les prix de services», où «les entreprises répercutent à leurs clients la hausse passée de leurs coûts salariaux». Cette désinflation entraînerait des «gains de pouvoir d’achat», qui «favoriseraient un relatif rebond de la consommation des ménages», prévoit l’Insee, notamment en ce qui concerne les achats alimentaires, qui «commenceraient timidement à remonter la pente» après «deux années de recul inédit», et les dépenses d’hébergement-restauration.