Le marché français des voitures neuves a progressé en octobre pour le dixième mois consécutif, mais un tassement se profile sur les prochains mois, a indiqué mercredi la Plateforme automobile (PFA). Au total, 152.383 immatriculations de véhicules particuliers neufs ont été enregistrées en octobre, soit 21,92% de plus qu’en octobre 2022, selon l’organisme qui représente constructeurs et équipementiers du secteur.

Depuis le début de l’année, le marché des véhicules particuliers neufs a progressé de 16,49%, avec 1,44 million d’immatriculations, soit quasiment autant que sur l’ensemble de 2022 (1,52 million). Mais le volume reste inférieur d’un peu plus de 20% à celui de 2019, avant la crise sanitaire dont le marché automobile ne s’est toujours pas remis.

«Le marché français de 2 millions de voitures risque de ne plus exister», a déclaré François Roudier, responsable de la communication de la PFA. Quelque 2,2 millions de voitures particulières neuves avaient été mises en circulation en 2019. Et si les immatriculations, qui marquent la livraison des véhicules commandés plusieurs semaines et mois précédents, ont été florissantes depuis le début de l’année, cela ne va pas durer, a-t-il prévenu. Les livraisons ont pris ces derniers mois beaucoup de retard en raison de problèmes de production notamment liés à la pénurie de semi-conducteurs en passe d’être résorbée, expliquant la bonne tenue des immatriculations actuelles. Mais les nouvelles commandes se sont elles tassées (-13% à fin septembre, les données d’octobre n’étant pas encore disponibles).

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«On commence à manger le carnet de commandes et on va bientôt le finir», a expliqué François Roudier, qui «pense qu’il devrait y avoir un tassement sur le mois prochain». Cela tient, selon lui, à l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt, à la conservation de trésorerie par les entreprises qui représentent la moitié du marché des voitures particulières neuves mais aussi à un attentisme des automobilistes sur le choix du type de propulsion pour leur futur véhicule, a-t-il estimé.

Les nouvelles énergies (électrique et hybride rechargeable) continuent de progresser, représentant un quart des nouvelles immatriculations sur les dix premiers mois de l’année. «Elles ont tapé très fort sur le diesel et grignotent l’essence», selon lui. Le diesel n’a représenté que 9,8% des immatriculations entre janvier et octobre, soit 6,3 points de moins qu’en 2022, tandis que les voitures consommant de l’essence ont représenté 37,2% des immatriculations (-0,4 points).

Le mois d’octobre a été particulièrement favorable au groupe Renault (Renault, Dacia, Alpine) qui a enregistré 37.470 nouvelles immatriculations, soit 30,6% de plus qu’en octobre 2022. Le groupe français a représenté un quart (24,57%) du marché des voitures de particuliers, juste derrière son concurrent Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, Opel, Jeep), qui reste numéro un en France (28,39%). Les ventes de Stellantis ont progressé de 10,9% en octobre avec 43.301 véhicules immatriculés. Si la marque Peugeot, qui représente à elle seule la moitié des ventes de Stellantis en France a quasiment stagné ( 1,05%), les ventes de Citroën ont grimpé de 19,24% et celles d’Opel, bien moins nombreuses, d’un tiers.

Autre poids lourd du secteur, le groupe allemand Volkswagen (qui compte dix marques dont Audi, Seat, Skoda…) a vu ses ventes grimper de 28,12% avec 20.547 voitures, dont 9.151 de la marque Volkswagen. Les ventes du constructeur américain de voitures électriques Tesla, qui ont plus que doublé depuis le début de l’année à la faveur de l’électrification du parc automobile français, ont elles une nouvelle fois bondi de 82,23% en octobre. Les 3.262 Tesla vendues en octobre ont représenté un peu plus de 2% des immatriculations.