Envoyé spécial à Issoire
36 degrés dans l’air et près de 42 degrés de ressentis sur le bitume brûlant ce mardi vers Issoire ! Le peloton a beaucoup souffert de la chaleur pendant les 167,2 km d’un relief très accidenté. Cela n’a pas empêché les coureurs d’attaquer à tout-va et de dessiner une étape folle aux nombreux rebondissements au lendemain d’une journée de repos.
Lundi, David Gaudu avait d’ailleurs alerté sur les risques de voir le peloton afficher un train d’enfer après s’être reposé. Le Breton avait vu juste pour son plus grand malheur. En grande difficulté dès les premières difficultés du jour, le leader de la Groupama-FDJ a bénéficié qu’un énorme soutien de ses équipiers pour effectuer son retour parmi les favoris. «J’ai eu un coup de chaud. C’était un lendemain de jour de repos dont je ne suis pas fan, tout comme la chaleur», a reconnu le 4e du Tour 2022, visiblement usé.
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«David a eu un départ difficile. La chaleur a été accablante, a reconnu Marc Madiot, le patron de la formation française restant optimiste pour la suite. Ce n’est pas parce qu’il y a des moments difficiles qu’on va revoir nos ambitions à la baisse», a-t-il insisté.
À quelques mètres de là, Warren Barguil affichait un visage détendu et reposé après s’être précipité sous la douche dans le bus. «Elle était tiède à cause de la chaleur», a réussi à plaisanter le Français. «C’était vraiment difficile avec une grosse chaleur», a ajouté le grimpeur de 31 ans de l’équipe Arkéa-Samsic, excellent 9e de l’étape.
Barguil fait partie de ceux qui ont bien encaissé la hausse des températures grâce aux gilets rafraichissants et à une bonne hydratation tout au long de la journée. Certaines équipes du paddock ont distribué entre 15 et 20 bidons par coureur pour quatre heures de course seulement. Autant de litres d’eau envolés en transpirant. « Je n’ai pas compté les litres avalés », plaisantait Jasper Philipsen très attendu mercredi dans une étape taillée pour les sprinteurs.
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Il a beau venir du Danemark, Jonas Vingegaard fait aussi partie des favoris qui ont particulièrement bien encaissé ce pic de température, contrairement à Romain Bardet, sur ses terres, qui a exposé tel un pop-corn dès la première ascension. « C’est vrai, il a fait chaud mais je passe assez bien les fortes températures. J’étais content de cette chaleur », a détaillé le vainqueur du Tour 2022 le visage peu marqué.
Tadej Pogacar, deuxième du classement général, a lui aussi passé une journée sans encombre, habitué aux grosses chaleurs, notamment lorsque son équipe part en stage en Espagne en début de saison. «On a l’impression que la journée de repos était il y a longtemps», a plaisanté le Slovène qui aura bien mérité un passage dans un bain glace. Le maillot blanc affectionne de passer une minute dans le froid pour aider à récupérer. Mercredi, le peloton devrait souffler un peu avec une étape sans difficulté entre Clermont-Ferrand et Moulin avec des températures bien plus clémentes, des orages étant attendus dans la nuit sur la région.