HAUTS

Et de 8 ! En remportant le derby ce samedi face au Stade Français (13-9), le Racing s’est offert sa huitième victoire consécutive au stade Jean-Bouin, où son invincibilité dure depuis 2018. Dominés en mêlée mais efficaces dans les autres secteurs, les Ciel et Blanc ont décroché un nouveau succès bien plus précieux que spectaculaire. Les hommes de Stuart Lancaster ont réussi à dompter les conditions météo et leur rival parisien, trop emprunté pour espérer quoi que ce soit. Le bonheur est double pour les Ciel et Blanc, qui empochent le derby et passeront la semaine devant leur voisin au classement.

Au milieu des imprécisions techniques causées par la pluie battante et le vent, Tristan Tedder et Nolann Le Garrec ont surnagé. Passeur malin au pied pour Chavancy, seul marqueur d’essai de la partie, le demi d’ouverture sud-africain s’est distingué par sa mobilité et sa disponibilité. Efficace devant les perches (une pénalité inscrite), le numéro 10 a fait la paire avec son 9, lui aussi inspiré. Le jeune Français (21 ans) a marqué six points et a fluidifié le jeu de son équipe. En fin de match, Le Garrec aurait même pu provoquer le 2e essai du Racing après une interception, qui a failli profiter à… Tedder, venu au soutien.

Force identifiée des Stadistes, le pack parisien a martyrisé son adversaire tout le long de la rencontre, donnant un nombre important de munitions dans les 22 mètres, notamment après l’heure de jeu. Le pilier du Racing Kharaishvili en souffrance (et averti à la 58e), la mêlée de la « Pink army » a dominé son sujet malgré une pénalité importante concédée à l’approche de la sirène. Les nombreux coups de sifflet gagnés au préalable auraient dû permettre à l’attaque parisienne d’en profiter. Mais la touche a tout gâché…

flops

Le demi d’ouverture Joris Segonds aura sans doute des regrets. Impeccable face aux poteaux (3/3 pour les 9 points marqués de sa formation), le joueur de 26 ans a insisté en pénaltouche alors que le Racing menait encore 13-9 dans les 20 dernières minutes. Aurait-il dû privilégier les points ? Difficile de lui en vouloir tant le déchet énorme de ses partenaires était compliqué à prévoir. Du moins dans ses proportions. En seconde période, Sekou Macalou et consorts ont perdu quatre lancers en touche, rendant la possession au Racing qui n’en demandait pas tant. Cet après-midi à Jean Bouin, la touche du Stade Français a trahi la mêlée. À l’arrivée, les joueurs de Laurent Labit voient leur série noire à domicile se poursuivre face à leur rival.

Après avoir prolongé sa pige cette semaine, le vétéran franco-sud-africain (37 ans) a raté son derby. Souffrant de la comparaison avec Le Garrec, Kockott a été trop discret avant de se distinguer… par son indiscipline. Au cœur du plus gros temps-fort des Racingmen, en début de seconde période, il a écopé d’un carton jaune pour des fautes à répétition (46e) et n’est jamais revenu sur la pelouse, remplacé par Brad Weber.

L’humidité, le vent et la pluie battante de Paris ont rendu la vie très dure aux acteurs. En première période, les fautes de main se sont multipliées, donnant un visage brouillon et décousu à ce choc très attendu. Ce fut (un peu) plus propre en deuxième mi-temps mais les conditions n’ont pas permis aux deux équipes de déployer leurs ailes. Et comme un symbole, un ultime en avant commis par Alo-Emile a renvoyé tout le monde aux vestiaires. Le Racing fêtant son succès, arraché au forceps.