Copier-coller. Décisif en sortie de banc le 15 mars dernier lors de la victoire de Lyon à Toulouse (2-3), Rayan Cherki a remis le couvert vendredi soir… avec le maillot de l’équipe de France des moins de 23 ans. Alors que les Bleuets étaient menés 2-1 par la Côte d’Ivoire en amical à Châteauroux, le milieu de terrain de l’OL a été lancé à la 68e minute. Auteur d’une passe décisive magistrale sur l’égalisation de Wilson Odobert, il a redynamisé l’attaque bleue et permis aux siens de renverser la situation. Victoire 3-2 à l’arrivée. À première vue, difficile d’imaginer Thierry Henry de se passer de lui pour les Jeux olympiques.
Même le double buteur Désiré Doué a reconnu après la rencontre que Cherki, 20 ans, «est un joueur très créatif qui apporte beaucoup offensivement» et «change beaucoup de choses dans un match». Et l’ailier du Stade rennais d’ajouter : «Quand il joue comme ce (vendredi) soir, il est juste formidable». Problème, son coéquipier ne joue pas toujours comme vendredi soir. Une irrégularité qui a poussé Pierre Sage, entraîneur de l’OL, à ne lui accorder que des bouts de match depuis fin janvier, et Thierry Henry à ne pas l’appeler pour ce rassemblement.
Dans la foulée de son entrée fracassante à Toulouse, Rayan Cherki a finalement profité du forfait de Georginio Rutter pour réintégrer le groupe. Le sélectionneur s’en félicite. «Rayan, quand il joue comme ça, c’est juste impossible de défendre contre lui, confiait-il en conférence de presse après la victoire face à la Côte d’Ivoire. Mais il faut jouer comme ça tout le temps, son entrée contre Toulouse, son entrée ce soir, peu importe où il était, il a pris la balle, il a joué vers l’avant, il a rassuré tout le monde.».
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Nul ne remet en cause l’immense talent de Rayan Cherki, qui a fait ses débuts en professionnel avec les Gones à l’âge de 15 ans. «Qui n’aime pas le voir jouer au football ? demande même Thierry Henry. Je n’ai pas vu, dans l’histoire, un joueur qui sait aussi bien dribbler du droit que du gauche.» De la constance. Voilà ce qu’il manque au Lyonnais pour être indispensable, en club comme en sélection. Et s’offrir une place au chaud dans cette équipe de France U23, jusqu’aux Jeux olympiques.
Sans doute son sélectionneur savait parfaitement ce qu’il faisait en le laissant en dehors de la liste initiale. «Il s’est réveillé. Ne pas voir son nom dans la liste, cela a dû le piquer», assure l’ancien attaquant d’Arsenal. Énerver la pépite pour en tirer le meilleur, une méthode que Pierre Sage s’efforce également d’employer à Lyon. Au micro de la chaîne L’Équipe, Rayan Cherki a concédé qu’Henry «sait appuyer là où ça fait mal. Quand je fais des entrées en jeu comme ça, il me dit que j’ai la liberté de donner ce que je peux à l’équipe et c’est ça qui fait la différence.»
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Si ses trous d’air peuvent aisément être mis sur le compte de la jeunesse, le Franco-Algérien n’en reste pas moins plutôt mature dans ses déclarations à la presse. «C’est un choix du sélectionneur, il a raison. Je n’ai pas été assez performant sur les derniers matches», avait-il confié après Toulouse-Lyon à propos de sa non-sélection. Une sortie grandement appréciée par Henry, qui ne cesse de rappeler l’importance de la vie de groupe et surveille de près le comportement de ses jeunes joueurs. «Il a été juste et humble, juge le patron des Bleuets. Il est resté comme je le connais. Il aime le foot, il sait où il est et sait ce qu’il a à faire pour revenir au premier plan.» Un Rayan Cherki au premier plan fin juillet aux Jeux olympiques, la France dit oui.