Rongé par les douleurs à la hanche pendant deux ans, l’Écossais, avait confié son désir de mettre un terme à sa carrière, à l’issue d’une élimination au 2e tour de l’Open d’Australie, il y a quatre ans. Des larmes avaient coulé. Elles ont séché. Sir Andy Murray fait durer le plaisir malgré sa hanche droite meurtrie et le poids des ans. Cinq fois finaliste à Melbourne (2010, 2011, 2013, 2015, 2016), et triple vainqueur de Grand Chelem (Wimbledon 2013 et 2016, US Open 2012), Murray confirme que le mot retraite ne fait plus partie de son vocabulaire. «J’ai beaucoup travaillé ces derniers mois pour réussir à jouer à ce niveau dans des stades comme celui-là (la Rod Laver Arena), dans des matchs comme celui-là, contre des joueurs comme Matteo», a-t-il savouré à l’issue du match. Tel un Phénix qui renaît de ses cendres.
Sous le toit fermé et climatisée de la Rod Laver Arena, en raison de la forte chaleur du jour Murray a sauvé une balle de match à 5-4 sur son service dans le cinquième set avant de bénéficier de l’aide du filet sur la balle de match du «super tie-break», après près de cinq heures de jeu (4h49 précisément) de combat. Le Britannique remporte sa plus belle victoire dans un Grand Chelem depuis son retour d’une opération à la hanche en 2019. Il a ainsi battu son premier Top 20 en Grand Chelem depuis Kei Nishikori en quart de finale de Roland-Garros 2017. Le tout, à 35 ans et une hanche en métal.
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Face à un Berrettini, de retour de blessure et encore loin de son meilleur niveau, l’ancien numéro un mondial a mené deux sets zéro et à 2-1 en sa faveur dans le troisième acte, il a même obtenu deux balles de break pour mettre KO son adversaire. Mais l’Italien s’est réveillé et a recollé avec une force de frappe retrouvée (72 coups gagnants), en signant 31 aces, dont 10 dans le seul cinquième set. Mais dans le super tie-break, Murray a fait parler son expérience en se détachant rapidement 8-3, avant de conclure 10-6. Classé au-delà du top 50, le 66e mondial a décidément de beaux restes. Si l’Écossait n’a plus retrouvé sa puissance d’antan, sa science du jeu fait toujours merveille. Illustration. Toujours vivant, toujours debout. Au service du jeu. Numéro un mondial à l’issue de la saison 2016, double champion olympique, le protégé d’Ivan Lendl n’est pas le joueur le plus spectaculaire de l’histoire, mais reste un joueur redoutable par sa science du jeu et sa couverture du terrain. «Je vais le sentir passer ce soir et demain, mais là maintenant, je suis incroyablement heureux et fier de moi», a-t-il soufflé à chaud. Reste à savoir effectivement comment il aura récupéré de son terrible combat avant d’affronter l’Australien Thanasi Kokkinakis (159e) ou un autre Italien, Fabio Fognini (57e)…