«De l’espoir.» C’est ce qu’a ressenti Jean-Louis Gasset, entraîneur de l’Olympique de Marseille, à la sortie de l’Estadio da Luz il y a une semaine. L’homme à la casquette, arrivé en pompier de service deux mois plus tôt, sait que l’OM peut s’appuyer tactiquement sur sa fin de match en quart de finale aller contre Benfica (2-1) pour proposer un autre défi au retour. Et il peut s’appuyer sur le résultat, sur le but de Pierre-Emerick Aubameyang (67e) qui a réduit l’écart et ainsi scellé une promesse au Vélodrome. Celle qu’il peut croire en une soirée étoilée au match retour.

«On adore jouer dans notre stade, devant un public en feu. Les joueurs adorent ça», brossait Gasset à Lisbonne. L’OM a vécu des moments forts à domicile depuis son arrivée, même dès son premier match, en 16e de finale retour de C3, contre le Shakhtar Donetsk (0-1 après 12 minutes, 3-1 score final). Il y a eu derrière deux victoires en Ligue 1 face aux modestes Montpellier (4-1) et Nantes (2-0). Et le feu d’artifice contre Villarreal (4-0). Des bons points, mais insuffisants pour nourrir une sérénité pleine à quelques heures de recevoir Benfica.

Depuis, il y a eu ce rendez-vous manqué dans le «Classique» face au Paris Saint-Germain le 31 mars. Réduit à dix à la 40e minute à 0-0, le PSG a quand même douché le Vélodrome (0-2). «Le public a vu qu’on a essayé», positivait Gasset. Il a aussi vu la tergiversation dans le dernier geste (22 tirs, 10 cadrés). De quoi rappeler que la récente forme olympienne à domicile est à relativiser, entre l’effet Gasset et le niveau relatif des adversaires.

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Avant cela, Marseille avait aligné trois matches nuls sur son terrain, contre Strasbourg (1-1), Monaco (2-2 alors que l’ASM était réduite à dix après 11 minutes) et Metz (1-1), et ainsi essuyé les sifflets des «fadas» de l’OM. Le brouhaha permanent et l’électricité qui parcoure les travées du Vélodrome peuvent aussi bien galvaniser le cœur que paralyser les jambes. Les supporters ont plus souvent grimacé que jubilé sur les dernières grosses échéances européennes de leur équipe.

L’OM avait perdu ses trois matches de Ligue Europa à domicile lors de la saison 2018-19. En 2022, il a quitté la Ligue Europa Conférence par la toute petite porte en demi-finale, après une prestation neutre face au Feyenoord (0-0), indigne de la chaleur qui émanait des tribunes. Six mois plus tard, il a tout perdu sur le fil contre Tottenham, en clôture de la phase de groupes de Ligue des champions (1-2). Enfin, surtout, il n’a pas franchi le 3e tour préliminaire de la C1 le 15 août dernier, battu aux tirs au but par le Panathinaïkos devant un Vélodrome désemparé (2-2, 5-6 aux t.a.b.).

Depuis, il a aligné 18 matches sans défaite sur ses terres (dont 12 victoires), jusqu’à accueillir le PSG. Quid de Benfica, largué pour le titre au Portugal et qui doit, comme l’OM, sauver sa saison ? «Le public fera son travail, à nous d’être à la hauteur et d’être efficaces rapidement», a planté Gasset. «On peut donner de l’espoir et du plaisir au public car il le mérite. On peut le faire ici au Vélodrome», a appuyé le défenseur Leonardo Balerdi. Gagner, se qualifier et communier avant un dernier carré européen. Ou s’enfoncer dans une fin de saison ténébreuse, précédée d’un été ô combien incertain.