«Les Parisiens avaient une belle équipe aujourd’hui, on l’a vu, on a pris six buts, ça fait un peu mal au cul». Signé Teji Savanier, dont le langage est aussi fleuri face aux micros que sa patte droite est savoureuse sur le pré. «Il faudra rebondir pour y arriver», ajoute le meneur montpelliérain, sur Amazon Prime Vidéo, après la défaite en forme de correction face au PSG (2-6) dimanche, à La Mosson, lors de la 26e journée de Ligue 1. Le MHSC devra en effet relever la tête pour mener à bien son opération maintien. Les Rouge et Bleu, eux, auront pour objectif de continuer sur leur lancée. Solides leaders au classement avec 12 points d’avance sur leur dauphin, Brest, ils sont «de plus en plus proches» du titre, comme l’a reconnu Vitinha. «Il reste huit journées. Il faut jouer chaque match avec la même intensité et le même sérieux», a ajouté le Portugais, brillant, avec un but et deux passes décisives dimanche.

Qu’il joue un cran plus bas, comme face à la Real Sociedad, ou plus haut, comme dans l’Hérault, l’ancien de Porto monte en régime. «Je suis bien quand je suis sur le terrain. Ça fait plaisir de monter en puissance, de me sentir bien sur le terrain. Avec la dynamique, la confiance de l’équipe, les choses viennent naturellement. Il faut continuer. Si on n’a pas la constance, ça ne vaut rien. Le plus important, c’est que l’équipe est très bien», sourit «Viti», dans un excellent français. Il parle surtout le «Luis Enrique» à merveille sur le terrain. Et tous ses coéquipiers avec lui. Mis à part une fin de première période mal maîtrisée, avec deux buts encaissés, les champions de France ont fait forte impression sur le plan collectif en début de match et en seconde période.

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Avant la trêve internationale et surtout avant d’aborder le sprint final de la saison, avec notamment la double confrontation face au FC Barcelone (10 et 16 avril), c’est de bon augure. Lui aussi buteur, Kang-in Lee a réalisé une belle prestation. Idem pour Achraf Hakimi, le double passeur décisif Randal Kolo Muani ou le buteur Nuno Mendes. Ce dernier est entré à la mi-temps pour suppléer Lucas Hernandez, victime d’un pépin musculaire. «Ils ont beaucoup de joueurs de talent. On prend trois buts sur lesquels on doit sortir sur le tireur… Quand on les laisse dans le confort, ils trouvent les angles… On doit être plus agressif», peste Michel Der Zakarian, évoquant des Parisiens «plus forts» que ses joueurs dimanche. «Par moments, ça allait trop vite pour nous», résume le coach montpelliérain. «C’est un privilège et je l’ai dit dès le premier jour ici : je suis chanceux car j’ai des joueurs incroyables, avec de grandes qualités et la volonté de se battre tout le temps», savoure Luis Enrique.

Du talent individuel, oui, et un PSG qui avance en termes d’expression collective aussi. Et il y a Kylian Mbappé. Dieu seul sait s’il aurait débuté si Ousmane Dembélé n’avait pas dû déclarer forfait. Toujours est-il que le natif de Paris a éclaboussé le match de son talent. Pas content, triplé ! Trois buts spectaculaires, avec une mention spéciale pour le deuxième, un succulent enroulé du droit depuis l’angle de la surface. «Il est incroyable», s’enflamme Vitinha, en zone mixte. «Quand on lui laisse du temps, il a le talent pour la mettre là où il faut», peste Der Zakarian, en conf’. «MDZ» qui n’a d’ailleurs «rien à foutre» du départ programmé du capitaine des Bleus.

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Évidemment, le sujet intéresse beaucoup plus Luis Enrique… qui n’est pas à une surprise près face aux médias. Ces dernières semaines, il n’a pas hésité à sortir Mbappé à la mi-temps ou à le mettre sur le banc dans le cadre du championnat de France. Pas en Ligue des champions ou en Coupe de France, toutefois… Le technicien espagnol de 53 ans change de discours : «Il a été exceptionnel. Il faut qu’on en profite tant qu’on peut». Allez comprendre…

À noter que le futur ex-Parisien a inscrit son 250e but en Rouge et Bleu. Entre ses années monégasques et parisiennes, il en est à 288 buts en Ligue 1, ce qui en fait le huitième meilleur buteur du championnat devant Fleury Di Nallo (187). Pour ce qui est de 2023-24, il en est à 24 réalisations en L1, neuf de plus que Jonathan David (15). Last but not least, «KM» a terminé avec au moins un but et une passe décisive pour la septième fois de la saison dimanche. Personne ne fait mieux dans les cinq grands championnats.

En résumé, Mbappé et le PSG vont bien, merci pour eux. «C’était un match très complet. On a eu des problèmes de défense, on a concédé trop de contres. Mais on a montré nos ambitions en seconde période, avec des buts spectaculaires», analyse Luis Enrique. «On a fait un très bon match, on a très bien commencé, on a marqué deux fois, et on s’est relâché un peu, ça fait mal, on a encore pris deux buts, grince Vitinha. Il faut toutefois souligner l’attitude et notre réaction après la pause. Ce n’est pas facile de jouer ici. Après le 2-2, on aurait pu être inquiet… Mais on a fait tout l’inverse, on a réagi de la meilleure manière, on a répondu présent, on a montré ce qu’est le PSG. C’était presque parfait car on a pris deux buts mais c’était une bonne soirée.» Très bonne.

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Charge aux Parisiens de continuer dans cette voie, celle qui donne le sentiment qu’ils ont passé un cap, eux qui restent sur 24 matches sans défaite toutes compétitions confondues. Ils sont aussi invaincus sur leurs 20 derniers matches de Ligue 1 en déplacement. Seul Lyon a fait mieux entre mars 2005 et avril 2006 (21). «Passer un cap ? C’est une bonne preuve. On savait qu’on aurait 12 points d’avance sur le deuxième en gagnant. On veut prouver à nos adversaires qu’on est prêt à gagner tous les matches, en équipe, avec tous les joueurs», martèle Luis Enrique. Rappelons que Paris restait sur trois nuls en L1, le coach espagnol et ses joueurs ayant clairement mis l’accent sur la Coupe de France et la Ligue des champions. Nasser Al-Khelaïfi appelle à la «patience», mais Paris est toujours en course pour le triplé C1/L1/Coupe. «On va essayer, avec tout notre cœur», promet «Lucho».

Relégués à huit longueurs du Real au classement de la Liga et déjà éliminés en Coupe du Roi, les Barcelonais, eux, n’ont plus que la Ligue des champions à viser. Des Barcelonais qui ne sont guère impressionnants depuis le début de saison. Leur victoire 3-0 dimanche sur le terrain de l’Atlético, avec deux buts et une passe décisive de Robert Lewandowski, rappelle que ce ne sera pas de la tarte. D’ailleurs, le FC Barcelone n’aura qu’un match de Liga à jouer après la trêve et avant de prendre la route de Paris, contre trois pour Paris, dont le Classique à Marseille (31 mars) et la demi-finale de Coupe de France face à Rennes (3 avril). En attendant, Paris a marqué les esprits dimanche.