La ministre de l’Éducation nationale et des Sports Amélie Oudéa-Castéra a qualifié lundi le rapport d’enquête parlementaire sur les fédérations sportives de «militant», estimant que ses travaux ont été «instrumentalisés à des fins politiques», a fait savoir son entourage à l’AFP.

Les conclusions de ce rapport, qui fustige des «défaillances systémiques» en matière d’éthique et de lutte contre les violences sexuelles, «jettent sans nuance l’opprobre sur tous les acteurs du sport français», estime aussi la ministre, dans la tourmente depuis son arrivée à l’Éducation nationale en raison de la scolarisation de ses enfants dans un établissement scolaire privé huppé. «Ce rapport militant présente une vision caricaturale du sport français», a fait savoir son entourage.

Amélie Oudéa-Castéra est elle-même pointée du doigt dans ce rapport, comme ayant reçu une rémunération «anormale» alors qu’elle était directrice générale de la Fédération française de tennis, un montant qu’elle a «minimisé» en le jugeant comparable à celui de son prédécesseur. «Il est regrettable que les travaux de cette commission d’enquête, sur un sujet grave et central dans la feuille de route de la ministre, aient été instrumentalisés à des fins politiques», poursuit son entourage.

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Omerta à tous les étages et «entre-soi»: le rapport rédigé par la députée écologiste Sabrina Sebaihi brosse sur 250 pages un portrait au vitriol du sport français, l’estimant gangrené par la «culture du secret, du mensonge et du faux témoignage» et «pas suffisamment habitué à rendre des comptes».

«Le ministère poursuivra et amplifiera son travail en faveur de l’éthique et de la lutte contre toutes les violences et les discriminations, mené avec fermeté et rigueur, aux côtés de ceux qui font le sport au quotidien et de tous ceux qui veulent y contribuer», a ajouté l’entourage de la ministre des Sports. Elle a par ailleurs, comme annoncé, rappelé qu’elle lançait ce mois-ci une «concertation d’ampleur» en vue d’une loi post-JO en faveur «d’une gouvernance plus éthique et plus démocratique et de la protection des pratiquants».