Vainqueur de Milan-Sanremo, le Néerlandais Mathieu van der Poel dit avoir pris «son destin en mains» samedi pour semer ses poursuivants dans le Poggio et rejoindre son grand-père, Raymond Poulidor, au palmarès du premier Monument de l’année.
QUESTION : Que vous inspire le fait de gagner ici 62 ans après votre grand-père ?
RÉPONSE: «J’ai entendu que Milan-Sanremo avait été le seul Monument qu’il ait gagné. C’est sympa de gagner le même. Cette course n’offre pas beaucoup d’occasions. De grands champions n’ont jamais gagné ici. Je suis fier de l’avoir fait.»
Q: Comment avez-vous fait la différence ?
R: «J’avais vraiment de bonnes jambes. J’étais très fort dans la Cipressa (l’avant-dernière côte) qui a été plus facile que prévu grâce au vent. Quand (Tadej) Pogacar a attaqué dans le Poggio, j’étais bien. Ces dernières années, j’avais été trop défensif dans cette dernière ascension. Avec l’expérience, je savais qu’il fallait que je prenne le risque d’y aller. Aujourd’hui, j’ai pris mon destin en mains.»
Q: Dans le passé vous disiez ne pas aimer cette course. C’est toujours le cas ?
R: «J’ai aimé les 100 derniers kilomètres. Le problème c’est les 200 kilomètres avant… C’est une course facile à finir mais très difficile à remporter. Il n’y a qu’à regarder le Top 5 aujourd’hui. Beaucoup de profils différents peuvent s’imposer ici.»
Q: Comment avez-vous abordé la descente du Poggio ?
R: «J’ai fait la descente à 80%, je ne voulais pas prendre trop de risques. Si j’avais chuté, je ne me le serais pas pardonné. Je n’entendais rien dans l’oreillette, je ne connaissais pas les écarts, et c’était tant mieux. J’ai fait ma descente à mon rythme et une fois en bas, j’ai tout donné jusqu’à l’arrivée.»
Q: Avez-vous fait exprès de vous cacher un peu ces dernières semaines, notamment à Tirreno-Adriatico ?
R: «Non je ne joue pas à ça. Mais j’avais besoin de jours de course pour atteindre mon meilleur niveau. Je suis quelqu’un qui a besoin de souffrir d’abord. Tirreno a été une préparation parfaite pour Sanremo. Et ici j’étais à mon meilleur niveau.» Propos recueillis en conférence de presse.