Alors que 80 militants d’ultradroite ont défilé dans les rues de Romans-sur-Isère ce week-end, prêts à en découdre après le meurtre de Thomas à Crépol, le ministre de l’Intérieur a annoncé vouloir dissoudre trois groupuscules d’extrême droite.
«Je vais proposer la fin d’un groupe qui s’appelle la Division Martel. Rien que le nom évidemment nous fait peur», a indiqué Gérald Darmanin au micro de France Inter ce mardi. Ce groupuscule de l’ultradroite parisienne compterait dans ses rangs, des individus ayant participé à la mobilisation samedi soir. «Et puis de deux autres, dont je ne peux pas évoquer les noms puisque nous rentrons dans le contradictoire, mais qui sont directement liés aux mobilisations d’extrême droite», a complété le locataire de Beauvau.
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«Je crois qu’il y a dans l’ultradroite une mobilisation qui veut nous faire basculer, comme l’a dit M. Roussel, dans la guerre civile», a déclaré Gérald Darmanin. Lundi, le secrétaire du PCF avait affirmé sur France Inter : «L’extrême droite est en train de nous mener vers l’autoroute de la guerre civile en Europe et en France, et elle le fait pied au plancher.» Face au risque d’un «scénario à l’irlandaise», le ministre de l’Intérieur s’est donc voulu ferme : «Personne ne va remplacer l’État». Avant de rappeler son bilan à l’égard de l’ultradroite : «Sur la quarantaine de dissolutions que j’ai proposées depuis que je suis ministre de l’Intérieur, deux ont été retoquées par le Conseil d’État. Et je constate que tous les groupuscules d’ultradroite ont été dissous lorsque je les ai proposées au président de la République.»
Lundi, six personnes ont été condamnées en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Valence à des peines de six à dix mois de prison ferme pour «participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences» ou «dégradations». Gérald Darmanin a salué ces condamnations, estimant que la réaction des autorités et des forces de l’ordre avait permis «d’éviter un scénario à l’irlandaise», référence aux émeutes ayant touché Dublin la semaine dernière après une attaque au couteau qui a fait quatre blessés.
«Parce qu’elle a été ferme, la France a évité un scénario de petite guerre civile», a assuré le ministre de l’Intérieur, estimant que la mort de Thomas, un «drame ignoble», ne devait pas «permettre que quelqu’un d’autre s’érige au nom de l’État pour faire justice».