Une nuit de l’écologie pour convaincre. Mardi soir, porte de Versailles à Paris, Les Républicains organisent une grande réflexion collective sur la question environnementale. Il s’agit d’envoyer un message politique ambitieux pour essayer de convaincre un électorat, souvent jeune, qui ne croit pas encore que les solutions pour la planète peuvent venir de la droite.

Pourtant, lors de cette nuit thématique durant laquelle Les Républicains veulent convaincre de leur engagement sur ce sujet, tout est prévu pour oser le débat et reconnaître que la droite, même si elle fut précurseur en la matière, n’a pas suffisamment posé cette urgence au cœur de ses préoccupations.

Le député européen Geoffroy Didier, chef d’orchestre de l’évènement avec le jeune député Antoine Vermorel-Marquez, admet la difficulté pour LR d’exister sur ce thème. « La droite a été innovante mais elle a mis le sujet de côté en se réfugiant dans ses fondamentaux, mais on sent bien aujourd’hui qu’il faut élargir le cercle », assure l’élu européen, convaincu que les électeurs de droite attendent un discours écologique de droite. « Certains sondages nous montrent que la préoccupation environnementale chez nos électeurs est désormais au-dessus de celle de la sécurité au : nous devons être à la hauteur », insiste Geoffroy Didier, promettant que sur ce sujet précis, il existe dans sa famille politique aujourd’hui une prise de conscience collective face à « l’exigence » du défi. « Pour nous c’est aussi une urgence politique », souligne-t-il, alors que selon une étude exposée mardi soir, la génération écologie existerait aussi à droite. «C’est un thème qui doit nous être familier», a déclaré le sénateur Bruno Retailleau, en défendant l’idée d’une «offre différente».

Parmi les personnalités présentes mardi soir, on aperçoit l’ex-secrétaire d’État chargée de l’écologie Chantal Jouanno, Bruno Retailleau, Brice Hortefeux, Julien Aubert, Annie Genevard, Philippe Tabarot, Florence Portelli, Christine Lavarde, François Durovray, Olivier Marleix, Daniel Fasquelle… Certains d’entre eux sont venus pour partager leur expérience pratique de l’écologie à l’échelle d’une commune, d’un département ou d’une région.

Mais pourquoi les électeurs en attente d’une écologie efficace, souvent jeunes, pourraient-ils croire de manière soudaine que la droite est capable de relever un tel défi ? « C’est la difficulté en effet mais à droite, il y a une nouvelle génération d’élus qui n’ont jamais exercé le pouvoir. une génération qui ce soir prend un engagement politique. au fond, c’est une promesse au sens noble du terme car nous-mêmes, élus, nous nous sentons très concernés et nous savons que l’écologie n’est pas une option », promet le parlementaire.

Mais si les Républicains invitent des personnalités comme Robert Vautard, coprésident du GIEC ou l’ingénieur militant Jean-Marc Jancovici qui avait été vivement critiqué pour avoir proposé une limitation à quatre déplacements aériens par vie, il ne s’agit par pour eux de s’ouvrir à tous les vents. Car la droite a aussi l’intention d’affronter les « écologistes de gauche » sur le terrain des solutions. Ils restent résolument engagés contre une « écologie de la décroissance » qu’ils jugent irrationnelle et chargée de contraintes « irresponsables ». Ecologie pragmatique contre écologie idéologique en somme, tout en soutenant l’idée d’une nécessaire révolution à droite pour ouvrir de nouveaux débats, bousculer les certitudes de la droite, explorer de nouveaux espaces de réflexion au-delà des zones de confort habituelles mais sans renoncer à ses fondamentaux.

Finalement, mardi soir, Les Républicains ont voulu poser la première pierre d’une nouvelle ambition. Le président des Républicains Eric Ciotti, motivé par l’impérieuse nécessité pour la droite de se poser en parti de gouvernement et de réformes, était là pour tracer un cap. Sa nouvelle vice-présidente en charge du projet, Emmanuelle Mignon, était également présente. Devant un public d’environ 300 sympathisants, dans un format inédit, Les Républicains ont engagé les explorateurs de la droite à trouver de nouvelles voies de passage sur les mers d’une écologie «responsable et ambitieuse mais supportable, autant sur le plan économique que sur le plan social».

Dans son discours de clôture, Eric Ciotti a reconnu l’urgence des «combats de demain que nous ne pouvons plus perdre». Partisan d’un modèle de coprospérité unissant l’homme et la nature, le chef de la droite a également souligné la dimension internationale d’un problème qu’il propose d’aborder avec «confiance». Il a parlé d’une écologie du réel, de la liberté et de la croissance. Vaste chantier pour Les Républicains à quatre ans de la présidentielle.