«Mal à l’aise», «grave erreur», «nuance»… Après l’emballement médiatique et les réactions négatives suscités par la tribune publiée dans Le Figaro le 25 décembre appelant à ne pas «effacer» Gérard Depardieu – accusé de viols et d’agressions sexuelles -, quelques signataires ont pris leurs distances avec l’instigateur de cette tribune, dont le but assumé était de défendre «le dernier monstre sacré du cinéma». «De quel droit on empêcherait Gérard Depardieu, qu’est-ce qu’il a fait de condamnable ? Il a fait des blagues !», expliquait à Franceinfo Yannis Ezziadi, acteur et chroniqueur dans le magazine Causeur et proche de Julie Depardieu.
Une prise de parole qui n’a pas rassuré tous les signataires. Sur son compte Instagram, Charles Berling a ainsi pris ses distances avec Yannis Ezziadi. L’acteur a assuré samedi 30 décembre regretter «le manque de nuance et les raccourcis de ce texte», qu’il a pourtant signé quelques jours auparavant. Le comédien souhaitait défendre «la légitimité de la justice contre les effets de horde et de meute», a-t-il confié, s’excusant d’avoir «blessé de nombreuses personnes» et assurant de son «engagement contre les violences faites aux femmes».
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Nadine Trintignant, dont la fille Marie a été tuée par son compagnon le chanteur Bertrand Cantat, a reconnu une «grave erreur» dans Le Point . «J’ignorais en signant cette tribune par qui elle était écrite», assure-t-elle, rappelant toutefois être «contre les lynchages médiatiques quels qu’ils soient».
Carole Bouquet a également assuré, sur Instagram, ne pas soutenir «les idées et valeurs associées au journaliste porteur de cette tribune. Lui donner de la visibilité par l’entremise de Gérard me met, comme vous pouvez l’imaginer, profondément mal à l’aise.» Après la diffusion du Complément d’enquête consacré aux accusations visant Gérard Depardieu, la comédienne avait estimé dans l’émission Quotidien que l’acteur était «incapable de faire du mal à une femme» et dénoncé un «tribunal médiatique».
Quant à Gérard Darmon, il a reconnu sur BFMTV qu’il y avait «quelques nuances» à apporter à sa signature, assurant qu’il ne «connaissait pas» Yannis Ezziadi, dont il a reçu un e-mail lui demandant s’il souhaitait mettre son nom en bas de la tribune. «Je lis un peu en oblique parce que j’y trouve mon compte», se défend le comédien, rappelant ne pas connaître Gérard Depardieu mais avoir «une sainte horreur […] des hordes de chiens qui frappent un homme à terre» et avoir voulu défendre la présomption d’innocence.
La réalisatrice Josée Dayan s’est dite «très mal à l’aise» d’être associée à Yannis Ezziadi qui, assure-t-elle dans un communiqué transmis à l’AFP, «s’est présenté comme un acteur voulant défendre Gérard [Depardieu], donnant simplement son prénom». Elle précise toutefois qu’elle «ne retire pas [sa] signature pour l’instant car [elle] reste attachée à la présomption d’innocence», ajoutant que «le fait que Gérard soit un immense acteur ne le dispense pas d’être jugé, mais n’implique pas qu’il soit anéanti».