Le projet routier validé par le gouvernement pourrait coûter au légendaire site archéologique de Stonehenge son classement au patrimoine de l’Unesco, comme c’est arrivé au port historique de Liverpool, défiguré par d’imposantes constructions.

Lundi 19 février, la justice britannique a rejeté le recours d’opposants à un projet de tunnel routier près du site préhistorique de Stonehenge, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Une partie du recours, relatif à l’approche du ministère des Transports en matière d’impact environnemental, sera néanmoins tranchée ultérieurement, tandis que le jugement de 50 pages rejette les arguments soulevés par les plaignants.

Le groupe Save Stonehenge World Heritage Site (SSWHS), qui rassemble les opposants à ce projet controversé, avait déposé un nouveau recours après le nouveau feu vert donné par le gouvernement britannique en juillet 2023. La justice avait bloqué deux ans auparavant une première fois le projet sur le site car le gouvernement n’avait pas envisagé de solutions alternatives, comme l’y obligeait le statut du site classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Au premier des trois jours d’audience en décembre dernier, une cinquantaine d’opposants, dont des adeptes du druidisme qui célèbrent chaque année les fêtes païennes à l’occasion des solstices à Stonehenge, s’étaient réunis devant la Haute Cour avec banderoles et tambours chamaniques.

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Construit par étapes entre environ 3000 et 2300 ans avant notre ère, Stonehenge est l’un des monuments mégalithiques préhistoriques les plus importants du monde par sa taille, son plan sophistiqué et sa précision architecturale.

Le gestionnaire du réseau routier National Highways fait valoir que ce tunnel d’environ trois kilomètres permettra de fluidifier la circulation, importante sur cet axe. Dans ses conclusions écrites, l’avocat du ministère des Transports a assuré que le projet était «conforme aux obligations du Royaume-Uni» envers la Convention du patrimoine mondial.

À l’inverse, un panel de spécialistes avait estimé que ce projet risquait de causer un «préjudice permanent et irréversible» au site classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 1986. En 2021, l’Unesco avait averti que le site préhistorique serait ajouté à sa liste des sites «en danger» si le projet était mis en œuvre.