Le constat est net et sans bavure. «[Les femmes] sont un peu pénalisées par ce report de l’âge, on n’en disconvient absolument pas. Elles sont un peu plus impactées», a reconnu lundi soir Franck Riester, ministre des Relations avec le Parlement, lors de l’émission Audition Publique sur Public Sénat, LCP et Figaro Live. Plus tôt dans la journée, l’étude d’impact de la réforme indiquait qu’en moyenne, les femmes partiraient plus tard à la retraite que les hommes sous l’effet des dispositions du projet de loi, qui arrive la semaine prochaine à l’Assemblée nationale.
Loin d’édulcorer cet état de fait, Franck Riester a plutôt tenté de l’expliquer. «Les trimestres par enfant (huit trimestres accordés aux femmes au titre de la maternité et de l’éducation de chacun de ses enfants, NDLR) ne jouent pas sur l’âge de départ, mais sur la durée de cotisation», a défendu le ministre. Autrement dit, les femmes qui bénéficient de ces trimestres par enfant devront partir à 64 ans minimum, sauf cas exceptionnels, même si elles disposent des trimestres nécessaires.
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L’aveu de Franck Riester s’inscrit en faux contre la volonté affichée par la première ministre lors de la présentation de la réforme. Élisabeth Borne avait déclaré que ce texte de loi devait profiter «particulièrement aux femmes». Ce que n’a pas manqué de souligner la sénatrice PS Monique Lubin, invitée à croiser le fer avec Franck Riester lors de l’émission. «Je trouve votre communication terrible. Depuis l’annonce de cette réforme, on nous dit que les femmes seront les grandes gagnantes et finalement il n’en est rien», a-t-elle tancé.
«On n’a jamais dit que tout le monde était gagnant. On demande un effort aux Français pour pouvoir équilibrer notre système de retraite. On demande un effort à tout le monde y compris aux femmes», s’est justifié Franck Riester. L’élu de Seine-et-Marne a tout de même mis en avant les mesures d’accompagnement de la réforme qui s’adresse directement à la gent féminine, en particulier la prise en compte des congés parentaux dans le calcul des trimestres cotisés, «un avantage pour les femmes» même s’il ne permet pas de compenser. «La retraite minimum va bénéficier particulièrement aux femmes», a-t-il ajouté.