Les agriculteurs sinistrés en novembre par les tempêtes et les inondations en Bretagne, en Normandie et dans les Hauts-de-France pourront bénéficier d’un «fonds de 80 millions d’euros», a annoncé mercredi le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. «Pour ce qui est du monde agricole – je cumule Bretagne, Normandie, Hauts-de-France (…) c’est un fonds de 80 millions d’euros qui permettra de couvrir à la fois les pertes de récolte mais aussi les pertes d’investissement qui ne seraient pas couvertes par les sujets d’assurance», a déclaré le ministre sur France Info. «On a fait un fonds qui permet d’éviter (…) les trous dans la raquette» dans la prise en charge des dégâts, a ajouté Marc Fesneau.
Les tempêtes Ciaran et Domingos, puis les précipitations qui ont fait déborder des cours d’eau dans les Hauts-de-France, affectent durement les agriculteurs de ces régions, qui ont des serres arrachées, des bâtiments inondés ou des cultures sous les eaux. Un «fonds exceptionnel de soutien» pour les agriculteurs avait été évoqué lors d’un déplacement mardi dans le Pas-de-Calais du chef de l’État Emmanuel Macron. Sans donner de montant, Marc Fesneau avait précisé dans la soirée sur X (ex-Twitter) que ce fonds visait à «accompagner les agriculteurs dans le rachat de matériel et soutenir les trésoreries».
Le ministre a indiqué sur France Info mercredi qu’«une centaine» d’exploitations du nord de la France avait des «bâtiments inondés mais il y a aussi des terres inondées, des cultures inondées». Il a déclaré que «200 bovins» avaient péri, «noyés par la montée des eaux trop brutale» et qu’il y avait, «sans doute, plusieurs milliers d’hectares» de cultures de betterave à sucre qui «ne pourront pas être récoltées». À partir de la décrue, «on aura une vision plus complète de l’étendue des dégâts», a souligné le ministre.
Marc Fesneau est attendu jeudi et vendredi en Bretagne. «Nous serons attentifs à l’annonce d’une indemnisation à la hauteur des dégâts, considérables», a prévenu dans un communiqué la députée Nupes du Finistère Mélanie Thomin, qui reproche à l’exécutif d’avoir «rompu sa promesse». En Bretagne, début novembre, Emmanuel Macron avait assuré que l’état de catastrophe naturelle serait activé «partout où on pourra le faire».
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Mais à la différence des Hauts-de-France, aucune commune bretonne n’a été classée en catastrophe naturelle au motif que les sinistres liés au vent n’entrent pas dans ce régime, contrairement aux inondations, a expliqué Florence Lustman, présidente de France Assureurs, mardi sur RTL. «Ça n’empêchera pas qu’en Bretagne aussi les risques ou les dégâts soient couverts» via le système des calamités agricoles, «ce n’est seulement pas le même mécanisme», a déclaré le ministre de l’Agriculture mercredi matin.