Le prêt à taux zéro (PTZ) bientôt accessible à un plus grand nombre. Ses conditions d’accès vont être assouplies pour permettre à six millions de personnes supplémentaires d’en bénéficier, a annoncé ce samedi Bruno Le Maire, dans un entretien au quotidien régional Sud Ouest , dans le contexte de crise de l’immobilier. «Face à l’augmentation des taux d’intérêt, nous élargirons l’accès aux prêts à taux zéro (PTZ) en simplifiant le barème et en augmentant le plafond», a indiqué le ministre de l’Économie.
«Ce sera fait dans les prochaines semaines pour que six millions de Français supplémentaires en bénéficient», a-t-il ajouté. Le PTZ permet aux ménages, principalement les primo-accédants, de limiter le coût du financement de leur résidence principale, dans le neuf et s’ils réalisent des travaux, améliorant notamment la performance énergétique, dans l’ancien. Comme son nom l’indique, le prêt à taux zéro ne comporte pas d’intérêts à rembourser. Il vient en complément d’un autre type de crédit et ne peut représenter qu’une fraction de la somme totale empruntée.
Dans une interview donnée fin septembre au Parisien, le locataire de Bercy évoquait une révision du barème pour permettre notamment à davantage de «jeunes ménages» d’y accéder. Son collègue Patrice Vergriete, ministre délégué au Logement, a également affirmé ce samedi, dans un entretien au Monde , que l’exécutif comptait «booster ce prêt en revoyant les plafonds et les barèmes». «Nous visons plus de 40.000 prêts à taux zéro en 2024, soit autant qu’en 2023, sur un territoire plus petit», a précisé l’ancien maire de Dunkerque (Nord), resté président de sa communauté urbaine. Il a en effet rappelé que «le prêt à taux zéro pour l’accession, plutôt que de favoriser l’étalement urbain, va être réformé pour se concentrer sur les zones tendues, dont le périmètre est élargi».
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Un recentrage dévoilé par Elisabeth Borne en juin dernier, au moment de présenter son plan contre la crise du logement. Tout en annonçant la prolongation du PTZ jusqu’en 2027 – alors qu’il devait initialement s’arrêter fin 2023 -, la première ministre avait précisé qu’il serait dorénavant dédié à l’acquisition d’un logement neuf en zone tendue (uniquement pour les logements collectifs et non plus pour les pavillons), ou bien pour l’acquisition d’un logement ancien en zone détendue sous condition de réalisation de travaux de rénovation. «Notre premier objectif est de permettre l’accès à un logement pour tous les Français. C’est pourquoi nous allons prendre des mesures pour garantir l’accès aux prêts immobiliers, notamment en assouplissant certaines règles et en prolongeant et transformant le prêt à taux zéro», avait également indiqué la cheffe du gouvernement.
Les plafonds de revenus à ne pas dépasser pour être éligible à ce prêt aidé par l’État dépendent donc de la commune du bien immobilier acheté. Celles-ci sont classées avec des lettres, de A à C, traduisant le déséquilibre plus ou moins fort entre l’offre et la demande. «En outre, 154 nouvelles communes intégreront les zones tendues », classées A donc, «et seront donc éligibles au logement intermédiaire et au nouveau PTZ dès 2024», a déclaré Bruno Le Maire, précisant que cela représentait 4,5 millions d’habitants.
Le marché de l’immobilier subit de plein fouet la hausse des taux d’intérêt amorcée il y a un an et demi par les banques centrales et répercutées dans la foulée par les banques de détail dans leur politique de crédit. La production de nouveaux crédits à l’habitat hors renégociation est passée au mois d’août en France sous la barre des 10 milliards d’euros, à 9,9 milliards d’euros, une première depuis plus de 7 ans, a annoncé jeudi la Banque de France.