Les premières prévisions de perturbations engendrées par le mouvement social contre la réforme des retraites sont connues. Ce jeudi, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a indiqué que le trafic serait «perturbé au départ et à l’arrivée» de nombreux aéroports de l’Hexagone. Les difficultés sont attendues à partir du 6 mars au soir, jusqu’au «jeudi 9 mars à 6h du matin», précise l’administration.
Dans le détail, un vol sur cinq sera annulé à Paris Charles-de-Gaulle, et 30% seront annulés dans les aéroports de Nice, Beauvais, Orly, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier et Toulouse. Outre ces annulations demandées par l’administration, «des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir», précise la DGAC dans un communiqué. Les autorités demandent donc aux passagers qui le peuvent de «reporter leur voyage», ou de s’informer auprès de leur compagnie, pour savoir si leur avion est maintenu.
Dans un communiqué, l’intersyndicale DGAC – réunissant l’UsacCGT, l’Unsa Aviation civile, la CFDT Aviation civile et Force ouvrière – a appelé à «mettre la France à l’arrêt le 7 mars prochain», afin de faire reculer l’exécutif. «Le gouvernement et le président de la République restent sourds et dégradent la cohésion sociale du pays en refusant toujours de retirer ce projet injuste», ont dénoncé les organisations, qui ont déposé un préavis de grève couvrant les 7 et 8 mars, «ainsi que les nuitées en amont et en aval pour les agents travaillant en horaires décalées». De même, les avitailleurs, qui s’occupent d’alimenter les avions en carburant, sont appelés à la grève par la CGT.
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À l’instar de nombreux secteurs, comme le ferroviaire ou l’énergie, l’aérien sera donc perturbé par la mobilisation contre les projets du gouvernement. Lors des dernières journées de mobilisation contre la réforme, de fortes perturbations avaient déjà été relevées. En prévision du 16 février, la DGAC avait demandé aux compagnies d’annuler 20% des mouvements prévus aux aéroports de Toulouse, Marseille, Lyon, Montpellier et Nantes, et 30% à Paris-Orly.
Les organisations opposées aux plans de l’exécutif comptent bien durcir le mouvement, jusqu’au retrait du texte. Les syndicats ont ainsi appelé à une grève reconductible à la RATP comme à la SNCF, afin de paralyser les transports. Jeudi, cinq branches de la CGT ont également averti le gouvernement, disant vouloir désorganiser l’économie, voire la «mettre à genoux».