La Commission européenne va examiner le partenariat entre Microsoft et la start-up française Mistral dans l’intelligence artificielle conversationnelle, après avoir déjà annoncé qu’elle étudiait l’impact pour la concurrence de l’investissement du géant américain des logiciels dans OpenAI, créateur de ChatGPT. Moins d’un an après sa création, Mistral AI, l’un des deux champions de l’IA en Europe, a dévoilé lundi un partenariat avec Microsoft.

Le groupe de Redmond (État de Washington) a expliqué qu’il s’agissait d’un accord «pluriannuel» qui permettra notamment à la jeune pousse française d’être présente sur sa plateforme professionnelle Azure AI utilisée par des entreprises clientes pour créer des applications utilisant l’intelligence artificielle. Un porte-parole de Microsoft a précisé que le partenariat incluait «un investissement de 15 millions d’euros» qui serait «converti en capital lors du prochain tour de table de Mistral».

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Cette annonce est scrutée par le gendarme européen de la concurrence, inquiet de la domination de ce marché crucial par une poignée de géants américains. «Nous allons examiner» ce partenariat, a déclaré un porte-parole de la Commission européenne. Plus largement, «la Commission examine les accords conclus entre les grands acteurs du marché numérique et les développeurs et fournisseurs d’IA générative», a-t-il rappelé.

Mistral AI, fondée en avril 2023 par d’anciens chercheurs de Google et de Meta, est valorisée à quelque 2 milliards de dollars, selon des sources financières. L’entreprise revendique pour son IA conversationnelle, pour l’instant accessible au grand public en version bêta, des performances comparables à celle de ChatGPT-4 du pionnier OpenAI.

Si la Commission européenne le juge nécessaire, elle pourrait ouvrir une enquête formelle sur le partenariat avec Microsoft afin d’identifier un éventuel abus de position dominante du géant des logiciels. La Commission avait déjà annoncé le 9 janvier qu’elle examinait l’investissement de plusieurs milliards de dollars de Microsoft dans OpenAI. Elle avait alors expliqué qu’elle voulait «étudier l’impact de ces partenariats sur la dynamique du marché».