Apple Pay, lancé en 2016 en France, permettait aux particuliers de régler leurs achats chez l’immense majorité des commerçants en utilisant leur iPhone comme carte de crédit. La réciproque est désormais vraie. Le groupe californien Apple lance ce mardi en France le service Tap to Pay. Cette fois-ci, ce sont les iPhone des commerçants qui se transforment en véritables terminaux de paiement. « Lors du paiement, le commerçant invitera simplement le client à approcher sa carte bancaire sans contact, son iPhone ou son Apple Watch de son propre iPhone afin de régler avec Apple Pay ou un autre portefeuille numérique. Le paiement sera effectué en toute sécurité grâce à la technologie NFC», promet Apple.
Seule condition, les commerçants devront disposer d’un modèle XS ou ultérieur, ainsi que d’une application émanant d’une des plateformes de paiement partenaires d’Apple. Pour le lancement, le groupe a vu large et dispose déjà d’accords avec le groupe BPCE (Banques Populaires, Caisses d’Epargne et Payplug), mais aussi les sociétés Adyen, myPOS, Revolut, SumUp, Viva Wallet et Worldline. «Ils seront bientôt rejoints par BNP Paribas, Crédit Coopératif, MarketPay, Stancer et Stripe», indique encore Apple. Le géant américain estime que ce réseau de partenaires représente déjà plusieurs millions de petites et grandes entreprises françaises. Réseau qu’Apple compte bien étoffer à l’avenir.
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Quant aux clients, ils pourront utiliser leur application Apple Pay connectée à leurs cartes bancaires, ou simplement les cartes bancaires physiques pour peu qu’elles appartiennent aux réseaux suivants : American Express, Discover, Mastercard et Visa. Le groupe américain travaille depuis plusieurs mois à l’intégration du français CB (Cartes Bancaires), qui selon Apple reste «le schéma de paiement le plus utilisé sur le marché français».
Côté enseignes, le dispositif va monter en charge progressivement. Mais Tap to Pay sera déjà disponible dès ce mardi dans les différents Apple Store de France. Il le sera aussi dans plusieurs enseignes de mode comme Christian Dior Couture, Dyson, Rituals ou encore Sézane, ainsi que Sephora dans les semaines à venir. Le groupe l’Addition, qui équipe plusieurs milliers de restaurants avec ces systèmes d’encaissement, a également intégré Tap To Pay à ses systèmes.
La France rejoint un contingent de pays pas si nombreux qui disposent désormais du service, parmi lesquels les États-Unis, Taïwan, l’Australie, les Pays-Bas ou encore le Royaume-Uni. Le groupe a ainsi privilégié les zones dans lesquels il sent une grosse appétence de l’écosystème financier pour sa solution, que ce soit du côté des partenaires de paiements, et du côté des enseignes. Apple regarde également dans les pays où la pénétration des paiements sans contact est importante. En France, où 98% des distributeurs acceptent Apple Pay et où 9 Français sur 10 utilisent régulièrement le sans contact avec leur carte, l’implantation semblait évidente.
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Aux États-Unis, Tap to Pay ne séduit pas uniquement des commerçants qui avaient déjà un système de paiement, mais beaucoup d’entrepreneurs ou artisans comme des plombiers qui jusqu’ici n’utilisaient que le cash. De grosses enseignes sont elles aussi intéressées par le dispositif qui permet à leurs vendeurs d’accompagner et d’encaisser les clients partout en magasin sans avoir à revenir à la caisse pour utiliser les terminaux.
Le groupe dirigé par Tim Cook reste discret sur la façon dont il monétise ce service. Apple confirme ne pas prélever de commission auprès des commerçants sur leurs transactions. Il a néanmoins des accords financiers avec les plateformes de paiement. Mais alors, quel intérêt pour ces plateformes de payer Tap to Pay alors qu’ils peuvent proposer eux-mêmes leurs terminaux de paiement aux commerçants ? « La partie ’hardware’ n’est pas le cœur de l’activité des plateformes de paiement, qui demeure la transaction elle-même. C’est généralement un coût et une activité peu profitable pour elle d’installer et gérer la maintenance de ces terminaux», tempère un connaisseur de cette industrie.
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Sans doute, la plupart des enseignes opteront dans un premier temps pour une approche complémentaire avec un terminal et le paiement via iPhone. Reste que pour des raisons économiques, ce type de services, également disponibles dans plusieurs pays dont la France sur le système d’exploitation de Google, Android, pourrait à terme condamner le terminal de paiement.