Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé jeudi la romancière Caroline Bongrand, que le cinéaste Luc Besson poursuivait pour diffamation au sujet du film Eiffel sur la construction du célèbre monument parisien. La romancière avait affirmé dans un ouvrage et divers médias que Luc Besson avait voulu s’approprier son scénario. Ce n’est finalement pas lui qui avait réalisé le film sorti en 2021 avec Romain Duris et Emma Mackey dans les rôles principaux, mais Martin Bourboulon.

Caroline Bongrand a publié au printemps 2021 le livre Eiffel et moi. Elle y détaille le parcours rocambolesque du film avant qu’il ne soit porté à l’écran, vingt années à devoir convaincre producteurs et réalisateurs et à amender son scénario qu’elle avait commencé à écrire vers 1997. Après Giannina Facio, l’épouse de Ridley Scott «fan du concept», c’est Luc Besson alors «au firmament» qui est intéressé, raconte-t-elle, mais à la condition, selon elle, d’apposer son seul nom sur le scénario, proposition faite «les yeux dans les yeux».

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«L’insistance et les arguments présentés au soutien de la demande de Luc Besson, qui en eux-mêmes sont admissibles comme le souligne d’ailleurs l’autrice, s’inscrivent dans le registre d’une négociation, au cours de laquelle celui-ci se contente de mettre en avant la réalité économique qu’implique un tel projet», estime le tribunal dans son jugement consulté par l’AFP. Il s’agissait d’une «proposition que celle-ci était libre d’accepter ou de refuser, ce que le lecteur comprend d’autant plus aisément qu’il est indiqué qu’il s’est contenté d’insister “gentiment”», poursuit-il.

Aucun élément «ne vient corroborer le recours à une insistance excédant une démarche commerciale», poursuit le tribunal, et «la proposition de Luc Besson, même si elle a été vécue douloureusement par la prévenue, n’a rien d’illicite ou d’immoral», et le «fait imputé n’est pas attentatoire à l’honneur et à la considération de Luc Besson» et par conséquent «n’est pas diffamatoire».

Le long métrage raconte l’histoire passionnée entre l’ingénieur Gustave Eiffel et une jeune femme prénommée Adrienne Bourgès, un amour de jeunesse qui, selon le film, aurait inspiré la construction en 1887 du monument devenu iconique et parmi les plus visités au monde. Vu en France par près de 1,5 million de spectateurs au cinéma, le film était sorti en salles aux États-Unis en 2022, et avait obtenu une nomination aux César dans la catégorie des meilleurs costumes.