Qui montera les marches du 77e Festival de Cannes ? L’événement a déjà sa présidente du jury, Greta Gerwig, réalisatrice de Barbie, mais les rumeurs abondent, comme Francis Ford Coppola, avant l’annonce de la sélection officielle jeudi. Cette édition, du 14 au 25 mai, est très attendue après le retentissement de la Palme d’or 2023, Anatomie d’une chute de Justine Triet. «Le retour unanime que nous avons eu prouve que 2023 a été une très grande année», confirme Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes dans le magazine américain Variety.

Fin du suspense, jeudi, à 11 heures, avec la conférence de presse à Paris de l’homme fort de la plus grande manifestation mondiale du cinéma. Dans la case des certitudes, il y a déjà l’avant-première, hors compétition, de Furiosa , nouveau volet de la franchise Mad Max de George Miller. Tapis rouge en vue pour les méga-stars de ce blockbuster Anya Taylor-Joy et Chris Hemsworth.

Et c’est donc acté : Kevin Costner, de retour au western avec Horizon, An American Saga, a gagné son billet, hors compétition. L’ouverture, hors compétition, revient à Quentin Dupieux, spécialiste de l’absurde, avec Le deuxième acte où figure notamment Léa Seydoux.

Camille Cottin sera la maîtresse des cérémonies d’ouverture et de clôture, actrice révélée par la série Dix pour cent» (Call my agent en anglais) qui lui a ouvert les portes de Hollywood. Le cinéaste Rodrigo Sorogoyen présidera le jury de la Semaine de la critique, le réalisateur Xavier Dolan celui du jury d’Un Certain Regard.

Pour le reste, les pronostics vont bon train. Verra-t-on à Cannes Megalopolis de Francis Ford Coppola ? Les superlatifs pullulent pour ce film-monstre, au budget de 100 millions de dollars, avec Adam Driver et Forest Whitaker. «Francis Ford Coppola a bâti la légende de Cannes et ce serait un honneur de l’accueillir à nouveau», glisse Thierry Frémaux dans Variety. Le Festival est en effet le jardin de ce monument du cinéma, 85 ans, aux Palmes d’or pour Conversation secrète en 1974 et Apocalypse now en 1979.

Parler des films américains, c’est parler de l’impact des grèves à Hollywood. «Beaucoup de productions initialement prévues pour 2024 sortiront en 2025, souligne le délégué général du Festival. Les États-Unis seront tout de même très présents à Cannes cette année».

Les paris sont aussi ouverts pour David Cronenberg avec Les Linceuls, porté par Diane Kruger et Vincent Cassel. Le cinéaste russe en exil Kirill Serebrennikov agite les conversations avec deux options, adaptées de livres français, Limonov d’Emmanuel Carrère et La disparition de Josef Mengele, d’Olivier Guez, sur le médecin tortionnaire d’Auschwitz. Tout juste auréolée d’un Oscar, Emma Stone, dans Kinds of Kindness de Yorgos Lanthimos, ne dépareillerait pas dans le tableau.

La nouvelle adaptation du sulfureux Emmanuelle, par Audrey Diwan avec Noémie Merlant, ferait inévitablement beaucoup parler, en plein

Marcello Mastroianni évoqué à travers sa fille Chiara, dans un film aux côtés de sa mère Catherine Deneuve ? C’est le pitch de Marcello Mio de Christophe Honoré.

Interrogé par Variety sur la présence de films israéliens et/ou palestiniens dans la sélection officielle, Thierry Frémaux répond que «rien ne l’interdit». «Les réalisateurs israéliens et palestiniens, comme les intellectuels de ces deux pays en général, sont traditionnellement favorables au dialogue et ceux que je connais appellent à la fin du conflit et l’ouverture des négociations», poursuit le responsable.

Le Festival n’est pas une bulle coupée des soubresauts du monde. En 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait, à la surprise générale, pris la parole via une vidéo lors de la cérémonie d’ouverture, quelques mois après le début de l’invasion russe de son pays.