Des scènes d’action musclées portées par des héroïnes auxquelles il est possible de s’identifier: Mélanie Laurent revient à la réalisation avec Voleuses , sur Netflix à partir de mercredi. Le long-métrage réunit un casting cinq étoiles: Mélanie Laurent, Isabelle Adjani, Adèle Exarchopoulos, Philippe Katerine, Félix Moati et Manon Bresch. Ce projet est né de «l’amour» de la réalisatrice pour les films d’action, et de sa «frustration» de ne jamais voir des femmes de tous les jours en incarner les héroïnes.
Pour réaliser son rêve, Mélanie Laurent puise dans la bande dessinée en adaptant La Grande Odalisque de Jérôme Mulot, Florent Ruppert et Bastien Vivès, elle-même inspirée de la série animée culte des années 80, Cat’s Eyes. Le film suit les tribulations de Carole et Alex, inséparables cambrioleuses de haut vol, respectivement incarnées par la réalisatrice et Adèle Exarchopoulos.
Pour s’émanciper de Marraine, leur impitoyable patronne interprétée par Isabelle Adjani, semble-t-il abonnée à ces rôles de matrone impitoyable depuis Le monde est à toi de Romain Gavras, et envisager une vie plus calme, les filles se lancent dans un ultime casse, et recrutent Sam en route, une pilote de course que joue Manon Bresch, jeune comédienne connue pour son rôle de Thérèse dans la série Plus belle la vie.
Dans cette histoire ponctuée de scènes d’humour, les hommes ont tous des rôles secondaires, mais ne sont «pas exclus» pour autant, nuance Mélanie Laurent, qui souligne leur caractère «particulier et complexe». Plutôt «à la périphérie», précise Félix Moati, qui incarne un vendeur d’armes flirtant avec la snipeuse que joue, avec une visible jubilation, Adèle Exarchopoulos.
Le film a pour ambition de mettre en scène une féminité puissante où «le féminisme» n’est «pas le sujet». «C’est beaucoup plus large que ça, c’est un film sur l’amitié», fait valoir Adèle Exarchopoulos, interrogée par l’AFP. En 2021, la réalisatrice avait déjà collaboré avec une plateforme de streaming avec l’adaptation du roman à succès Le bal des folles sorti sur Prime Vidéo. Avec Voleuses, coproduit par Gaumont, Netflix lui a donné carte blanche (et des moyens) pour sa réalisation. «Je pense que le cinéma n’aurait jamais eu l’idée de mettre le budget conséquent pour que nous, en France, on ait un film de femmes, d’actions et de comédie», affirme Mélanie Laurent à l’AFP.
«Tout d’un coup, on est dans le monde entier, c’est merveilleux», ajoute la réalisatrice, qui a vécu plusieurs années à Los Angeles, en référence au retentissement international de la plateforme américaine. Pauses cigarette, verres de rosés… La réalisatrice assure que le film reste «très français» et met en scène des «femmes françaises de notre génération». Une «patte française» accentuée par la géographie des décors : Paris, Le Mans, mais surtout la Corse (notamment le Golfe de Saint-Florent) où sont tournées la majorité des scènes. «La Corse, c’est les Maldives, il y a des plages de sable blanc, des forêts sublimes, des rivières, c’est une île tellement riche. Ça aurait été fou de tourner ailleurs», explique Mélanie Laurent qui bâcle un peu la fin de son film. Seule ombre au tableau plutôt réjouissant qui représente des femmes qui n’ont rien à envier aux hommes. En un mot : puissantes.